Un paysage grandiose.

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la fête des maires - Alberto Cherubini, Syndic de Bex

«Bex est situé dans un écrin naturel unique, son fort développement est qualitatif»

17 Jan 2024 | Articles de Une

S’étirant des berges du Rhône jusqu’au sommet des Diablerets, à 3210 mètres d’altitude, Bex fait partie des pôles de développement économiques du canton de Vaud. Sa qualité de vie, son offre de logement allant de la location à la maison individuelle, ainsi que ses transports publics performants contribuent à l’important développement de la commune, comme l’explique son Syndic Alberto Cherubini. Créative, Bex va prochainement se doter d’un Temple du Polar.

– Cette législature a une particularité, puisque la Municipalité de Bex a élaboré le premier programme de législature de l’histoire de l’Exécutif bellerin. Quelle en est la raison?
– Nous avons voulu nous donner une ligne de conduite et nous fixer des objectifs. La population de Bex grandit et un programme de législature nous aide à répondre avec cohérence à ses questions et attentes, notamment en matière de développement des infrastructures et de durabilité.

– A quel rythme la population évolue-t-elle?
– Elle est en forte augmentation. Au début de la législature, il y a deux ans et demi, elle atteignait les 8000 habitants et aujourd’hui elle compte quelque 8500 personnes. Cette tendance à la hausse se fait sentir depuis une quinzaine d’années environ.

– Quelles en sont les raisons?
– De nombreux logements ont été construits dans la commune, alors que l’Arc lémanique est saturé et les prix élevés. A Bex, les prix de la construction sont inférieurs et nous disposons de bons moyens de transport. Nous sommes notamment situés sur la ligne de train du Simplon. Il est important de souligner que Bex est situé dans un écrin naturel unique, son fort développement est qualitatif.

– Le type de population a-t-il changé?
– Notre population reste panachée en raison l’offre variée de logement, avec des biens à la location, des PPE et des maisons individuelles. Parmi les nouveaux arrivants, nous comptons beaucoup de familles. De manière générale, depuis la Covid, nous sentons une vraie envie de s’installer en dehors des villes. Bex est la troisième commune la plus étendue du canton de Vaud avec 95,6 km2. Elle comprend une douzaine de hameaux, situés entre grosso modo 500 et 1000 mètres d’altitude, dans deux vallées aux topologies différentes. Cela représente une extraordinaire diversité de sites, qui permet à chacun de trouver l’endroit où s’installer qui lui convient le mieux.

– Les infrastructures sont-elles adaptées?
– Nous avons organisé un concours d’architecture pour un nouveau complexe scolaire, dont le projet lauréat sera dévoilé le 25 janvier prochain. Le projet comprend la création de 25 classes et de trois salles de sport. Il existe aussi un projet de réaménagement de la place du Marché, qui a été retardé par des procédures administratives. La place de la Gare sera également repensée. Un nouveau centre commercial Coop est en construction; il devrait ouvrir ses portes d’ici la fin de l’année.
Avec l’augmentation de la population, la question de la modération du trafic se pose. Nous avons, par exemple, beaucoup amélioré la qualité du service de bus en adhérant il y a deux ans au réseau de bus d’agglomération MobiChablais.

– La commune dispose-t-elle d’un réservoir d’emplois suffisant?
– Oui, car nous avons une zone industrielle et artisanale active. Nous recevons beaucoup de demandes de la part d’entreprises, en raison de la proximité de nos zones d’activité avec la gare et l’autoroute. Nous disposons également de terrain à construire, même si le prix foncier en zone industrielle, qui se situe maintenant autour de 250 francs le mètre carré, a bien augmenté ces dernières années.
Récemment, la création du centre multifonctionnel La Bellerine, situé sur une ancienne friche industrielle, a abouti. Le terrain était occupé par des entrepôts datant des années soixante. Il a fallu plusieurs années pour mener à bien ce projet d’envergure, mais aujourd’hui La Bellerine est en plein essor, avec notamment la brasserie et restaurant de La Mine, une bière artisanale locale.

– Quelle est votre politique environnementale?
– Pendant cette législature, nous avons l’objectif de faire de Bex une commune modèle en matière de durabilité.
Nous turbinons l’eau de la rivière Avançon et avons installé des panneaux photovoltaïques sur les toits d’un certain nombre de bâtiments communaux, ce qui nous permet de produire des quantités intéressantes d’électricité. Par ailleurs, nous avons créé un Fonds de développement durable, afin d’accorder des subventions aux habitants, par exemple pour l’achat d’un vélo électrique, pour des abonnements de transport public ou encore la rénovation énergétique d’un logement.
Par ailleurs, Bex sera concerné par la prochaine construction du barrage MBR (Massongex – Bex – Rhône), une centrale électrique au fil du Rhône qui produira de l’électricité pour 20 000 ménages. En parallèle s’effectueront les travaux de la troisième correction du Rhône, dont le but premier est de nous protéger contre des inondations, mais les futurs aménagements des berges feront la part belle à la biodiversité et aux zones de loisirs doux.

– Bex a aussi un projet original de rénovation pour une chapelle.
– Il s’agit de la chapelle de Nagelin, bâtiment protégé, mais qui tombe en décrépitude. Nous souhaitions la rénover depuis longtemps, mais nous ne savions pas quelle affectation lui donner. Nous avons été approchés par l’écrivain Marc Voltenauer et son association Le Temple du Polar, qui nous ont proposé de transformer l’ancienne chapelle en centre de culture et de littérature policière. Nous avons été séduits par ce projet unique en Suisse, car le polar est un genre littéraire qui plaît à de très nombreuses personnes. De plus, le Temple du Polar attirera des visiteurs extérieurs à la commune et viendra étoffer l’offre touristique, qui compte déjà les Salines de Bex. Celles-ci, qui n’appartiennent pas à la commune, vont faire l’objet d’importants travaux de la part de Salines Suisses, leur propriétaire. L’objectif de ce chantier, qui représente un investissement de quelque 20 millions de francs, a pour but d’améliorer les infrastructures d’accueil des touristes. L’année dernière, les Salines ont enregistré plus de 80 000 visiteurs: après les travaux, elles espèrent doubler ce nombre.

– Qu’en est-il des autres secteurs touristiques?
– L’offre de Bex en matière touristique et culturelle est abondante. Citons notamment la Triennale de sculptures en plein air Bex & Art, dont l’édition 2023, intitulée «Vivement demain!», invitait les artistes à se questionner sur les rapports entre humains et nature.
Les fortifications Dufour attirent les férus d’histoire militaire, avec la batterie de l’Arzillier, construite en 1831, classée bien culturel suisse d’importance nationale. Mais c’est aussi un site pour y effectuer une magnifique balade à la frontière avec le Valais.
Côté tourisme pédestre, nous sommes comblés à Bex: les randonneurs ont à leur disposition plus de 300 kilomètres de sentiers pédestres aménagés sur notre territoire communal. Certains de ces sentiers nous conduisent sur les pâturages de Bovonne, Solalex, Anzeindaz ou Pont-de-Nant. Du fait qu’il n’y ait pas d’installations de remontées mécaniques sur les hauteurs de notre commune, nous sommes de facto devenus pionniers dans les Alpes vaudoises en matière de tourisme quatre saisons.

– Et les activités sportives?
– D’une manière générale, la vie associative bellerine est très riche. Les clubs sportifs sont nombreux et constituent un formidable moteur d’intégration pour nos nouveaux habitants. Le ski-club de Bex forme des sportifs qui font de la compétition au niveau national et international. L’aménagement en hiver d’une piste de ski de fond aux Plans-sur-Bex contribue pour sa part à l’engouement pour ce sport nordique.

 

Propos recueillis
par Virginia Aubert

Alberto Cherubini.