Le secteur international dans son ensemble dégage d’importantes recettes fiscales.

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institutions - Une étude révélatrice

Genève internationale, un impact exceptionnel

24 Avr 2024 | Articles de Une

Publiée en mars dernier, l’étude de la Fondation pour Genève souligne le rôle joué par le secteur international dans le développement économique du canton. Un bilan très positif, mais le marché du logement genevois reste un point noir.

Dix ans après la publication de sa première étude sur l’impact de la Genève internationale, la Fondation pour Genève a souhaité la mettre à jour. Menée par l’Université de Genève, l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et la Haute Ecole de gestion de Genève, l’étude aborde le secteur international sous différents angles: impact économique et fiscal, logement, mobilité et environnement. Elle inclut le secteur international marchand, soit les 2237 entreprises multinationales, et le secteur international non marchand, composé des 38 organisations internationales, de 461 organisations internationales non gouvernementales (OING) et des 180 Etats représentés par une mission diplomatique à Genève. Au total, ces acteurs internationaux représentent aujourd’hui 150 000 emplois et 48,7% de la valeur ajoutée du canton. Par ailleurs, chaque emploi dans le secteur international génère des emplois à Genève, respectivement 0,5 équivalent plein-temps (EPT) pour les multinationales et 0,25 pour le secteur international non marchand. Des chiffres qui illustrent bien le lien étroit qui existe entre la présence du secteur international, la vitalité économique et la prospérité de l’Arc lémanique.
Le secteur privé joue un rôle important, puisque les plus de 2200 multinationales présentes à Genève contribuent à la prospérité de toute la région, générant directement 40% de la valeur ajoutée du canton, 32% des emplois et 2,52 milliards de francs de recettes fiscales issues de l’imposition des revenus des employés et de la TVA en 2019. En intégrant les effets directs, indirects et induits, c’est 29,8 milliards de francs de valeur ajoutée qui ont été réalisés dans le canton de Genève en 2019, soit 56% du PIB cantonal, et plus de 160 000 emplois EPT, soit 48% des emplois EPT au niveau cantonal.
Pour sa part, le secteur international dans son ensemble dégage d’importantes recettes fiscales directes issues de l’imposition des revenus de ses employés et de la TVA, évaluées à 2,64 milliards de francs en 2019. Si l’on considère également les recettes fiscales indirectes et induites issues de l’imposition des revenus des employés du secteur international et de la TVA, le montant atteint 3,93 milliards de francs.

Le casse-tête du logement

L’étude de la Fondation pour Genève révèle également que l’attrait de la région pour les acteurs internationaux repose en premier lieu sur de bonnes conditions-cadres d’accueil. Dans ce contexte, la pénurie de logements et le haut coût de la vie sont des éléments influant négativement sur la séduction de Genève pour le personnel international. Le marché du logement fait office d’éternel point noir, la situation ne s’étant pas améliorée depuis la précédente étude de la Fondation, publiée en 2013.
Aujourd’hui, le personnel des organisations et des entreprises internationales établies dans le canton rencontre des difficultés lorsqu’il s’agit de trouver un logement adapté à un prix abordable, obligeant de nombreuses personnes à s’installer en France voisine. L’étude bat aussi en brèche l’idée très répandue selon laquelle le personnel de la Genève internationale disposerait d’un logement fourni par son employeur. Ce cas de figure ne concerne qu’une infime minorité des employés.
Les internationaux ont tendance à occuper des logements en moyenne plus chers que les autres habitants du canton: cela reflète le fait qu’ils se trouvent en partie sur des segments du marché immobilier plus onéreux que ceux sur lesquels le reste de la population se situe. Une différence concernant la taille des logements est aussi à relever, ceux des internationaux étant légèrement plus grands. En effet, le nombre de pièces d’habitation, c’est-à-dire de chambres et autres pièces de vie, cuisine non comprise, est d’au moins quatre pour environ 50% des internationaux sondés qui habitent Genève, contre un peu moins de 40% des habitants du canton. Une situation qui s’explique en partie par une plus grande taille moyenne des ménages parmi les premiers: celle-ci est de 3,2 selon l’enquête, soit environ 0,9 personne de plus que la population genevoise.
Enfin, la différence entre propriétaires internationaux et locaux est faible, avec environ un quart des personnes dans la catégorie internationale contre un cinquième pour la population du canton. En revanche, être propriétaire est bien plus répandu parmi ceux qui résident hors de Genève, avec environ trois quarts des personnes concernées par ce statut. Les propriétaires sont plus nombreux parmi les employés des organisations internationales et des multinationales que des organisations internationales non gouvernementales et des missions permanentes.

 

Virginia Aubert