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Un nouveau CFC pour booster le numérique en entreprise

25 Oct 2023 | Culture, histoire, philosophie

A l’interface de la technologie, de l’économie et de la gestion, le développeur de business numérique soutient la transformation digitale des entreprises et l’exploitation des datas.

Comprendre les attentes des clients, améliorer la productivité, réduire les risques et les coûts: les avantages du numérique sont indéniables pour les entreprises. Pourtant, faute de compétences suffisantes, le potentiel des technologies telles que les bases de données relationnelles, l’intelligence artificielle ou l’internet des objets est encore sous-exploité en Suisse. C’est là qu’intervient le nouveau CFC de développeur de business numérique.
A Genève, les premiers apprentis destinés à connecter le digital aux modèles d’affaires ont pu débuter leur formation à la rentrée. Pour répondre aux besoins croissants des entreprises face aux enjeux de la numérisation et à la profusion des données, l’effectif de ce cursus devrait être exponentiel. Eclairage.

Compétences vitales

Le numérique touche tous les secteurs. Par exemple, les banques déploient des solutions mobiles pour les paiements. L’industrie crée des processus de production intelligents. Dans l’immobilier, l’analyse prédictives des données permet d’anticiper les besoins des clients ou de mieux estimer les coûts. «Pour s’adapter aux évolutions de leur marché et rester compétitives, les entreprises doivent renforcer leurs compétences numériques en intégrant des profils professionnels spécialisés», assure Frédéric Clerc, chargé de développer les places d’apprentissage du digital à l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC). A l’instar du développeur de business numérique. Lancée en 2023, cette profession de niveau CFC porte sur la compréhension des processus métier et des datas afin de soutenir les innovations informatiques dans toutes les activités de l’entreprise. Elle joue aussi un rôle essentiel dans la gestion des données et leur disponibilité.

En quête de talents

Mais pour bénéficier du savoir-faire des développeurs de business numériques, encore faut-il en former. D’autant plus que la dernière étude d’ICT Formation professionnelle Suisse est formelle: d’ici à 2030, il manquera 40 000 professionnels des technologies de l’information et de la communication et le recours aux talents étrangers n’est pas une solution viable à long terme. Sébastien Aeschbach, directeur de l’entreprise familiale qui porte son nom, a choisi d’agir. «Former est une responsabilité locale et un investissement d’avenir». Ainsi, Aeschbach est la première firme genevoise à former un apprenti dans le digital business. Pointure dans le commerce de détail des chaussures, elle adapte constamment son modèle économique traditionnel au monde numérique et mise sur la complémentarité entre ses boutiques et l’e-commerce. Une stratégie qui n’est pas sans soulever des défis quotidiens que leur apprenti peut justement contribuer à relever.

La valeur des datas

«Après l’acquisition de Koala.ch en 2014, étoffer notre équipe technique s’est imposé, qu’il s’agisse d’intervenir rapidement en cas de problème ou d’apporter régulièrement des petites améliorations», explique Sébastien Aeschbach. Mais la vente en ligne n’est que la pointe de l’iceberg numérique. «Avec dix-neuf magasins et deux sites internet où nous proposons plus de 400 000 références de produits mode et chaussures, optimiser la gestion de stock et d’approvisionnement est une priorité». Or, si les informations sur les volumes des stocks existent (notamment grâce au SKU, le code unique d’un produit), elles sont récupérées dans trois bases de données pour être traitées. Un travail qui peut être chronophage mais qui vaut le coup. «Nos acheteurs sont informés en temps réel dès que la disponibilité d’un produit passe sous un certain seuil. Notre apprenti pourrait encore automatiser certaines communications entre ces bases de données pour que nos équipes de vente et d’achat bénéficient immédiatement d’informations pertinentes», se réjouit Sébastien Aeschbach.

 

Jennifer Weil – Office pour l’orientation, la formation
professionnelle et continue (OFPC-Genève)

GROS PLAN

Former l’avenir

 

Outre le CFC de développeur de business numérique, d’autres formations professionnelles en lien direct avec les technologies de l’information et de la communication sont déployées. Citons le CFC de médiamaticien (conception de sites web, gestion des réseaux sociaux, analyses marketing, création multimédia) ou le CFC d’informaticien du bâtiment (systèmes d’automatisation du bâtiment ou de communication et de multimédia).
Quelle que soit leur situation, les entreprises genevoises intéressées à former des apprentis peuvent contacter l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue pour être accompagnées dans leur projet.

 

Infos:
formation.professionnelle@etat.ge.ch

ou +41 22 388 44 71