Genève: le Barreau en spectacle

– Quelles sont les origines du spectacle? Pourquoi cette renaissance en 2023?
– La Revue de l’Ordre des avocats de Genève (RODA) a été créée en 1958 par le Bâtonnier Albert Dupont-Willemin, Me Jacques Hochstetter, Me Willy Bouquin, le Juge Claude Chappuis, Me Vincent Cardinaux, Me Dominique Poncet et le Bâtonnier Jacques Mentha. Depuis, la RODA est devenue une véritable tradition jusqu’en 2014. Se sont ensuivies quelques (trop longues) années d’interruption. Le concept a toujours été le même: la mise en lumière, avec humour, des événements phares du Barreau qui se sont déroulés durant l’année écoulée. Le monde des avocats et des magistrats s’y prête, de par son caractère particulièrement formaliste, pour ne pas dire «pompeux», constitué de personnalités au tempérament souvent fort, voire même dotées d’un certain ego. Dans ce contexte, le spectacle représente un moment de détente et de convivialité, dans un cadre où l’autodérision est permise. Mais attention, la Revue n’est pas propre au canton de Genève: elle existe également dans les cantons voisins, et même à l’étranger.
En 2020, Me Philippe Cottier, alors Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Barreau de Genève, avait à cœur de faire renaître la Revue. Son Bâtonnat ayant été ébranlé par la Covid, ce projet a dû être reporté. Cette idée ne l’a toutefois pas quitté: c’est à lui que l’on doit cette renaissance 2023! Sous son impulsion, l’Association de la RODA – laquelle est totalement indépendante de l’Ordre des avocats de Genève – a vu le jour en 2023 et c’est là que tout a (re)commencé.

– Qui sont les comédiens?
– Le groupe de comédiens se compose exclusivement d’avocats et de magistrats genevois, dont notamment des vétérans de la Revue, ainsi qu’une nouvelle volée de participants, n’ayant pas pris part aux précédentes représentations. Seront sur scène les fondateurs de l’Association de la RODA – soit Murat Julian Alder, Juliette van Berchem, Nathalie Bréant, Morgane de la Gandara, Stefan Gisselbaek, Marie-Hélène Jeandin, Guillaume Jeangros et Sandra Oberson -, ainsi que Claude Auer, Anouchka Halpérin, Stéphanie Hodara, Catherine Hohl-Chirazi, Saverio Lembo, Vanessa Liborio, Sophie Thorens-Aladjem, Alexander Troller, Hanna Veuillet-Kala.

– Cela doit changer de votre quotidien. Comment se sont déroulées les répétitions?
– Il est vrai que la préparation de cette Revue a chamboulé notre emploi du temps, mais le jeu en vaut la chandelle! Cela fait plus d’un an que nous avons commencé à mettre sur pied ce spectacle, ce qui a nécessité un investissement important en temps et énergie. Tous les membres de la troupe ont dû se rendre disponibles – malgré une profession très prenante et souvent imprévisible – et se familiariser (pour la plupart) avec le monde de la scène. Ces dernières semaines particulièrement, le rythme s’est intensifié: en plus de nos réunions organisationnelles hebdomadaires, des répétitions ont lieu au moins deux fois par semaine. Nous nous sommes également retrouvés les week-ends pour nous atteler à la conception du spectacle, ainsi qu’à l’occasion de soirées chantantes. La RODA a donc pris une place assez forte dans notre vie.
Comme indiqué précédemment, nous formons une troupe «d’amateurs» n’ayant (pour la plupart) aucune expérience dans le domaine artistique. Certains d’entre nous ont pris des cours de chant pour s’y préparer. Tous les participants se prêtent à l’exercice avec sérieux, dans un cadre toutefois détendu, ce qui nous a permis de créer des liens. Notre équipe est aujourd’hui très soudée. Finalement, de manière générale, la musique est un excellent moyen d’évacuer le stress après une longue journée de travail.

– Qui s’est chargé de mise en scène et de l’écriture du scénario?
– S’agissant du scénario et des textes, les auteurs demeureront anonymes, conformément à la tradition. A relever toutefois que le spectacle a une dimension intergénérationnelle, nous permettant de viser un public plus large. Nous avons également fait appel à des musiciens, une chorégraphe et un metteur en scène professionnels, afin de proposer à nos spectateurs un moment de divertissement que l’on espère qualitatif.

– Quel est le public invité?
La Revue est ouverte à tout public. Entre les chansons, des sketchs introductifs permettront aux invités non membres du Barreau de Genève et du Pouvoir judiciaire de suivre les sujets abordés. Le public cible reste toutefois les avocats et membres du Pouvoir judiciaire genevois, que nous espérons voir nombreux.

– Sans révéler le contenu de l’édition 2023, pouvez-vous nous donner quelques indices?
– La trame de l’édition 2023 de la Revue retrace le parcours d’un avocat depuis les bancs de l’Université jusqu’à la fondation d’une Etude, tout en évoquant la profession de manière plus générale, ainsi que l’actualité marquante du barreau et du Pouvoir judiciaire de Genève ces derniers mois. Les chansons ont été minutieusement choisies afin d’être connues du plus grand nombre. Les amateurs de karaoké seront ravis!

Propos recueillis
par Véronique Stein