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Les livres de l’été

13 Juil 2022 | Le coin lecture

Les grands espaces, la mer, la solitude, mais aussi la ville, l’énergie, la fureur de vivre. Des écrivains en quête d’ici et d’ailleurs… De quoi profitez de ces vacances pour oublier un peu les écrans, les pdf, les tableurs et les apps.

L’été, saison de lecture par excellence…

New York sans New York

On lui doit ce petit chef-d’oeuvre paru déjà en 1997, «La première gorgée de bière», un recueil de nouvelles d’une sensibilité et d’une finesse extrêmes. Belge comme Magritte, comme Geluck et quelques autres, Philippe Delerm ne vit pas tout à fait sur la même planète que la plupart des êtres humains, mais sur une planète décalée, insaisissable et finalement merveilleuse, comme elle peut l’être dans les yeux d’un enfant. Son nouveau livre (un petit livre, car il est l’homme des nouvelles brèves) nous invite à un voyage imaginaire à New York, une ville qui l’enchante, le séduit et l’obsède, mais où il s’est juré de ne jamais mettre les pieds. Parler d’une ville qu’il ne connaît pas? Du Delerm tout craché! «New York est LA ville. Toutes les mégapoles moyen-orientales ne seront jamais à côté d’elle que des gadgets en toc, et même Pékin, Tokyo, Moscou ne peuvent prétendre à l’article défini». Architecture, design, esthétique, cinéma, littérature, politique, sport… Pour Philippe Delerm, New York est le centre du monde. Mais ceux qui connaissent et qui aiment la ville se reconnaîtront-ils dans cette évocation finalement très convenue et, pour tout dire, un peu scolaire? (R.H.)

«New York sans New York»,
par Philippe Delerm,
Editions du Seuil.

Un amoureux de la librairie

La ville, c’est beaucoup de choses, des places, des rues, des jardins, des magasins, des cafés, mais c’est aussi le lieu où sont nées et où s’épanouissent les librairies. Patrick Besson aime les livres depuis toujours et il aime donc aussi les librairies, qui constituent le fil rouge de son existence. Ce livre parle de ces refuges de la liberté, de l’imagination et de la pensée qu’il n’a cessé d’arpenter et où il a l’impression d’être pleinement chez lui. «La première fois que j’entre dans une librairie, ce n’en est pas une. Quotidiens et magazines exposent leurs gros titres et leurs images en couleur sur les rayons du marchand de journaux. Seuls auteurs présents: Guy des Cars et Henri Troyat en vitrine, avec leur récent best-seller Flammarion». Patrick Besson venait d’une famille modeste et les livres lui ont donné tous les plaisirs de l’intelligence et de la sensibilité. Une librairie, explique-t-il, c’est beaucoup plus que des livres. C’est une atmosphère, un rapport à la vie, une raison de vivre et de ne pas désespérer. (R.H.)

«Petit éloge amoureux de la librairie», par Patrick Besson, Editions Privat.

Petits éloges de l’ailleurs

Il a passé la première partie de sa vie à bourlinguer dans les pays lointains et alors inconnus – Patagonie, Alaska, terres incas… – accumulant les reportages au long cours. La seconde partie de sa vie fut consacrée à voyager dans sa tête et à écrire des romans. Décédé l’année dernière à Paris, à 94 ans, Jean Raspail n’a cessé de rechercher ce pays mystérieux et forcément introuvable qu’il appelait «l’ailleurs». Autres mondes, autres manières de vivre et de sentir, autres perceptions du monde et de la société, autre spiritualité, autres rêves… Ce gros livre rassemble de nombreux écrits, articles, notes de voyage, critiques littéraires, débats, et il ouvre tout grand à la réflexion. Auteur du célèbre roman apocalyptique et visionnaire, «Le camp des saints», paru en 1973, qui raconte l’invasion de l’Occident par des millions de déshérités du tiers-monde, Jean Raspail était hanté par les civilisations disparues et les peuples engloutis; il était tenaillé par l’angoisse de la mort qui rôde toujours et qui finit par tout emporter. (R.H.)

«Petits éloges de l’ailleurs», par Jean Raspail, Editions Albin Michel.

Les mille lieux incontournables de France

Notre grande voisine regorge de lieux exceptionnels, de sites fantastiques, de paysages et d’édifices majestueux ou charmants. «Les 1000 lieux qu’il faut avoir vus en France» est un ouvrage qui représente une sorte de bilbiothèque culturelle richement illustrée, travail de bénédictin réalisé par notre confrère Frédérick Gersal, bien connu des téléspectateurs francophones et auteur de nombreux ouvrages historiques et patrimoniaux. La nouvelle édition (près de 100 000 exemplaires des précédentes ont été vendus) est entièrement remise à jour. Classés par région, les châteaux, hôtels, villages, musées, gouffres et autres splendeurs naturelles s’égrènent et donnent envie de tout découvrir ou redécouvrir. Les notices sont précises, bien écrites et pleines d’esprit, avec des indications pratiques, afin de ne rien manquer. A la fin du livre, un palmarès des dix principales merveilles dans quinze catégories (plus belles îles, plus beaux sites antiques, plus beaux villages, etc.) est proposé. Enfin, le livre est d’un format pratique et l’éditeur est parvenu à le rendre résistant et facile à emporter avec soi. Un compagnon indispensable! (Th.O.)

«Les 1000 lieux qu’il faut avoir vus en France», par Frédérick Gersal, Editions Flammarion.

Consultez un oracle!

Etes-vous conscient, êtes-vous consciente de la puissance de votre cœur? Il n’est pas question ici de diagnostic médical, mais de «potentiel insoupçonné» résidant en vous et qui ne demande qu’à s’éveiller grâce à une quarantaine de cartes d’oracle indiquant, comme au temps des Romains, des Grecs ou des Egyptiens, les voies «permettant à la lumière et à l’amour de circuler librement en vous et autour de vous». Françoise Clerc, qui a conçu cet «outil» se présentant sous la forme d’une élégante boîte contenant les cartes d’oracle, est guérisseuse et conférencière. Elle a aussi coécrit un best-seller sur les faiseurs de secrets et les dons de guérison. (V.N.)

«La puissance du cœur, Oracle d’éveil»,
par Françoise Clerc. Editions Favre.

Et la tendresse?

Notre consœur française Véronique Aïache signe un petit livre rafraîchissant intitulé «L’art de la tendresse». Celle qui a également publié un «Eloge de la solitude» rappelle qu’Aristote avait déjà établi que l’homme était naturellement fait pour vivre en société. La science a ensuite découvert l’ocytocine, hormone qui intervient dans tout ce qui implique le relationnel, réduisant le stress et accroissant sérotonine et dopamine. La tendresse, l’amitié, l’attachement, l’amour nous sont indispensables, quelles que soient leur forme et leur manifestation. Un mot, un geste peuvent changer en un instant la tonalité et l’humeur de chacun. L’auteur nous invite à apprendre ou à réapprendre la tendresse, en comprenant d’abord en quoi elle est indispensable à notre identité et à notre bien-être. De belles réflexions apportées par un ouvrage rédigé en un style léger et empli d’intelligence. (V.N.)

«L’art de la tendresse», par Véronique Aïache, Editions Flammarion.