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Sélection des Fêtes

Du vin, du chien et du verre

30 Nov 2022 | Le coin lecture

Quatre ouvrages de styles variés pour de premières idées de cadeaux… à d’autres ou à soi-même.

Le vin dédiabolisé

Les médecins de la nouvelle génération placent le vin, en raison de sa teneur en alcool, parmi les «produits psychoactifs», catégorie dont font aussi partie les drogues de tout acabit. Le Dr Jean-Pierre Rifler, urgentiste fort connu en France pour avoir déclenché l’installation de défibrillateurs dans les lieux publics en France, ne partage pas cette idée. Né en Côte d’Or en 1963, Jean-Pierre Rifler possède un diplôme de technicien en œnologie et a passé son doctorat en médecine en soutenant une thèse sur les relations entre vin et santé. Il publie chez Favre un ouvrage qui rappelle qu’une consommation régulière et modérée de vin rouge est bénéfique non seulement pour le cœur, mais aussi pour la santé en général. Les polyphénols anti-oxydants sont absorbés par l’organisme grâce à l’alcool contenu dans le précieux breuvage. Plein d’arguments scientifiques et truffé d’anecdotes historiques savoureuses, cet ouvrage se déguste comme un grand cru.

«Les vertus du vin», par le Dr Jean-Pierre Rifler, Editions Favre, 240 pages.

Le vin encensé

L’ui aussi adore le vin, et n’en est pas à son coup d’essai en matière d’œonologie, de gastronomie et de littérature bacchique. Enrico Bernardo a été élu meilleur sommelier d’Italie en 2004, à 20 ans, puis meilleur sommelier du monde sept ans plus tard. Il a voyagé dans le monde entier, à la rencontre de vignerons, publié plusieurs ouvrages («Savoir goûter le vin», «Mes vins de Méditerranée», «Savoir marier le vin», tous aux Editions Plon). «Le vin, si on se donne les moyens de l’écouter, ne raconte qu’une seule histoire: la nôtre», dit l’auteur, patron de trois grands restaurants à Paris et à Courchevel avant de se consacrer entièrement à sa passion pour le vin. Il explique s’être inspiré de «Siddhartha», de Hermann Hesse, qui entraîne son héros (un jeune homme imaginaire, à ne pas confondre avec Bouddha!) dans un parcours initiatique et lui fait réaliser que la sagesse «doit être trouvée en soi». Le vin, enfermé dans son récipient, déploie quand il est libéré des talents de grand conteur, des subtilités de grand artiste, des tendresses de grand ami. Et dire que certains carabins modernistes parlent de «produit toxique» à propos de l’élixir des vignes du Seigneur!

«La sagesse du vin», par Enrico Bernardo. Editions Flammarion, 272 pages.

Le chien de son Maître

Le jeu de mots était tentant: c’est en effet à l’un des grands avocats romands, Me François Chaudet, que l’on doit un charmant petit ouvrage, portant en couverture une photo de l’auteur et d’un saint-bernard, évoquant sans doute volontairement «Belle et Sébastien». Professeur de droit, fondateur d’une Etude d’avocats lausannoise réputée, créateur à l’Unil de la première chaire de droit des affaires en Suisse, François Chaudet a tenu à témoigner pour sa postérité de tout ce que lui avaient apporté les nombreux chiens qui ont jalonné sa vie… et quelques êtres humains aussi. Le dynamique septuagénaire vaudois, à l’heure de son 53e anniversaire de mariage, confie: «Je viens d’un monde sans chiens et les chiens sont devenus mon monde». Comme le dit son préfacier, issu comme lui de ces familles de vignerons, un certain Guy Parmelin: c’est une «approche sensible et orginale de ces petites choses dans la rosée desquelles le poète Khalil Gibran affirmait que le cœur trouve son matin et se rafraîchit». Le livre propose aussi le portrait de quelques personnalités chères à l’auteur qui – comme il l’écrit lui-même – a «commis» là de très agréables pages.

«Des chiens et des hommes», par François Chaudet. Editions Favre, 96 pages.

Le verre, en toute transparence

O’n est habitué, en Suisse, à découvrir çà et là les actions bénéfiques de diverses Fondations (dont certaines refusent qu’on cite leur nom), œuvrant pour le bien commun, qui s’agisse d’aide sociale, de culture, de formation, d’infrastructures, de sport… La Fondation d’entreprise Hermès, pour sa part, organise des «Académies des savoir-faire» portant sur le Bois (2019), la Terre (2016), le Métal (2018) et les Textiles (2020), puis aujourd’hui le Verre. Chaque événement donne lieu à la publication d’un bel ouvrage de référence aux Editions Actes Sud. Le Verre, cinquième volume de la collection «Savoir & Faire», s’avère une somme passionnante à découvrir. Plus de quatre mille ans d’histoire et un lien indissociable avec les civilisations les plus variées: les arts du verre sont abordés dans une première partie, puis c’est l’architecture qui est traitée, notamment par une intéressante contribution de Franz Graf, professeur à l’EPFL, qui évoque la grande restauration du Lignon à Genève, avec ses 125 000 mètres carrés d’enveloppe verre et aluminium. Enfin, l’industrie, l’ingénierie et la recherche & développement font l’objet de la troisième partie.

«Savoir & Faire – Le Verre», sous la direction d’Hugues Jacquet. Editions Actes Sud, 360 pages.

VINCENT NAVILLE