Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau
Le temps se couvre pour la «watture»
Seul un conducteur sur dix
se soucie de ce que
deviendra sa voiture une fois
le leasing terminé.
Les voitures électriques d’occasion, après la période de leasing, ne se vendent pas bien du tout. Personne n’en veut. En effet, la batterie est devenue moins performante après trois ou cinq ans, les acheteurs se méfient et le parc des voitures électriques d’occasion croît.
L’histoire pourrait s’arrêter là, avec ce constat banal des lois du marché, mais il est intéressant de constater que seul un conducteur sur dix se soucie de ce que deviendra sa voiture une fois le leasing terminé. Ce n’est plus le problème de celui qui, maintenant, s’intéresse à sa prochaine voiture, plus moderne et techniquement plus avancée. La voiture électrique qui se donnait pour non polluante et respectueuse de l’environnement est en fait une catastrophe écologique. L’électrique a perdu de sa superbe, les constructeurs ramènent la voilure car le temps se couvre pour la «watture». Si le moteur électrique ne pollue pas en roulant, les pneus et les freins polluent; les métaux de sa fabrication ainsi que leur élimination polluent; la fabrication du véhicule émet plus de gaz à effet de serre que la fabrication d’une voiture thermique classique; la production de l’énergie électrique aussi pollue. Il est donc possible que l’avenir de la mobilité ne soit plus celle du tout-voiture, car nous payons très cher cette dépendance.
Il est curieux de constater que l’homme du XXIe siècle a progressé dans sa volonté de mieux respecter l’environnement – ce qui est une fort bonne chose – mais que ce même homme, lorsqu’il s’agit de sa propre voiture, n’applique pas les mêmes préconisations. La voiture semble jouir d’un statut particulier: pour elle, rien n’est trop beau. Ce n’est pas donner tête baissée dans l’actuelle paranoïa écologique que d’émettre des doutes: le passage du moteur thermique au moteur électrique, et le mensonge de propreté qui l’accompagne, ont anesthésié chez plus d’un le réflexe de parcimonie. Or la parcimonie, l’art de savoir mesurer avec justesse ses dépenses, est gage d’égalité entre les citoyens.