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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

Vert pâle

26 Jan 2022 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

Avec la mode végane, la promesse de libération est devenue un programme d’extinction.

Le vert n’est plus la couleur des Verts, il s’est singulièrement affadi depuis qu’il est devenu celui du wokisme, de l’islamogauchisme et de l’écriture inclusive. Les Verts avaient quelque panache à l’époque où ils entendaient préserver la nature, aujourd’hui ils luttent pour une diversité de causes qui n’ont rien à voir avec leur combat initial; l’écologie est devenue une propagande ininterrompue pour le compost et le tri des déchets, lorsqu’elle n’est pas la défenderesse du bien-être cool et du vélo généralisé.
L’écologie veut redonner à chacun le goût de la libre respiration et elle asphyxie la langue française de points médians et de lettres superflues; elle entend redonner à l’Homme la place qu’il mérite et prône l’antispécisme qui nie la supériorité ontologique de l’Homme sur les autres animaux; elle lutte pour les droits des femmes et donne dans l’écoféminisme qui mine les droits de l’Homme et affaiblit l’égalité. Les Verts des villes, par ferveur vertueuse, soutiennent les start-up écolos capables de fabriquer des steaks in vitro et s’éloignent des fermes et des pâturages naturels, à la grande joie des capitalistes et de la Bourse.
Avec la mode végane, la promesse de libération est devenue un programme d’extinction. Sous la générosité d’apparence se cache de moins en moins bien une entreprise absurde et totalitaire. On y prône une rupture avec le monde animal, alors que manger de la viande a toujours fait partie de l’histoire humaine; c’est un moment essentiel de partage. La vision binaire, bien ou mal, de la conception végano-verte fait qu’aujourd’hui les opinions contraires, pourtant majoritaires, doivent se justifier par rapport à elle.
S’il convient de se méfier de l’alimentation industrielle, d’exhorter à la parcimonie et de renouer avec le respect de la nature, il faut se méfier d’une forme de totalitarisme du style «hors de nous, point de salut», devenue un courant politique, qui a certes encore le vent en poupe momentanément, mais qui navigue sur un océan peu réjouissant.