Un monde désenchanté

L’ésotérisme, l’occultisme, la voyance qu’une quantité de livres et d’émissions parfois captivantes essayent de nous vendre semblent correspondre à un besoin humain. Louis Pauwels et Jacques Bergier, en leur temps, dans «Le Matin des Magiciens», un livre culte que j’avais dévoré adolescent, évoquaient les pratiques et les investigations puissantes, au-delà de la science officielle.
Des mystères traversent l’existence humaine et nous vivons parfois des choses irrationnelles, ou du moins que la seule raison ne parvient pas à expliquer. C’est un fait. Nous faisons appel alors à des explications occultes, à l’intervention de forces cachées qui surviendraient dans nos vies, les coupeurs de feu par exemple. Toute une littérature discute ces phénomènes. Le paranormal, la magie ou le démoniaque sont tour à tour approuvés et réfutés.
L’homme semble avoir souvent recours à ces autres dimensions pour expliquer celle-ci. Et moins la spiritualité chrétienne attire, plus d’autres ordres spirituels sont convoqués pour aider et pour rassurer. Le rêve de dimensions spirituelles cachées répond à notre besoin d’enchantement.
La spiritualité est une exigence essentielle de l’âme humaine. Dans ce qu’elle a de plus profond, elle ne se réduit pas à tout ce qui touche l’esprit comme le suggère superficiellement son étymologie. Trois cercles dominent la quête de spiritualité: l’infini, l’absolu et l’éternité. Le regard que l’homme porte sur ces trois cercles, ainsi que les réponses qu’il espère y trouver, déterminent sa vie intérieure. Toute notre tradition spirituelle millénaire semble à même de rassasier notre faim d’explication; c’est vers elle, en tout cas, qu’il faut d’abord se tourner.
Il serait plaisant qu’il y eût des mystères qui manifesteraient l’existence chez l’homme de dons supranaturels, inexplicables par la science actuelle, mais j’observe avec joie que la sérénité arrive à l’âme plus aisément à travers les réponses de la tradition occidentale que lors des séances de tables tournantes. Et la Providence, facétieuse, prévoit pour vous de bonnes vacances d’été.