Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

la dictature des minorités s’organise partout, stade ultime du relativisme où un mangeur de viande est devenu un assassin.

Le relativisme est la doctrine simpliste qui affirme que la vérité dépend de chacun de nous. Il peut se résumer par cette affirmation: «chacun a sa vérité». Nul doute qu’une partie importante des gens pensent qu’effectivement, il n’existe aucune vérité universelle, mais qu’au contraire chaque subjectivité en est dépositaire, puisque la vérité des uns vaut bien la vérité des autres.
Une tout autre partie des personnes pensent a contrario que la vérité n’est pas relative à chaque être humain, qu’il existe bel et bien des vérités qui dépassent la subjectivité individuelle et que cela vaut même pour les valeurs de la vie. Ces gens ne pensent donc pas que les relativistes ont raison. Ils ont tort. Alors que les relativistes, eux, sont obligés – afin de demeurer fidèles à leur principe que toutes les vérités se valent – de concéder à leurs adversaires qu’ils ont raison! «Ceux qui nous contestent ont raison!».
Or la démocratie est le système qui veut que la majorité prime les minorités, et que ce soit la loi des plus nombreux qui compte. Ainsi, les relativistes ont perdu la partie. La majorité est claire, elle frôle l’unanimité: les deux parties s’accordent pour des raisons différentes sur le fait que la vérité ne dépend pas de chacun. La première parce qu’elle le pense, l’autre parce qu’elle est obligée de l’accorder à son adversaire.
Il n’y a qu’une façon de sortir de cette logique imparable: contester la loi de la majorité! Affirmer que la majorité a tort et, à sa place, propulser les minorités, les mettre au centre. On bat en brèche le principe d’universalisme. Et c’est très exactement ce qui se passe aujourd’hui: la dictature des minorités s’organise partout, stade ultime du relativisme où un mangeur de viande est devenu un assassin. La majorité est oppressive, patriarcale, viriliste; il faut la combattre et faire taire tous ceux qui ne pensent pas comme les minorités. Or l’ensemble de ces minorités ne constitue pas une majorité! Cependant, cette idéologie gagne du terrain dans les médias comme dans la gauche politique.