Symbole scolaire

On ne compte plus dans les lycées les menaces sur le corps enseignant, les agressions verbales et physiques, les tags antisémites, les perturbateurs dans les établissements scolaires durant la minute de silence pour Dominique Bernard, ce prof assassiné.
Il y a trois ans, à la suite de la décapitation de Samuel Paty, le gouvernement impuissant avait dit qu’il y aurait un avant-Paty et un après-Paty. Rien n’a changé: le gouvernement Macron est incapable de protéger les Français, et même si on approuve la fermeté vocale du nouveau ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, il faut des actes. Ces actes ne viennent pas, parce qu’ils nécessitent du courage, vertu singulièrement absente de la classe politique tétanisée.
Mais pourquoi massacrer des profs? L’école devrait être le lieu qui résiste à la déliquescence de la République, le lieu où la notion de patrie offrirait encore un sens à transmettre, le lieu où le savoir serait capable d’opposer la sagesse de la raison au délire irrationnel du terrorisme. Bien sûr, la catastrophe scolaire et la détestation de notre culture par une grande partie des réformistes stupides, des enseignants moutons et de leurs responsables a mis à genoux une institution qui, symboliquement, représentait encore quelque chose.
Historiquement, l’école s’est voulue le rempart contre tout ce qui déconstruit notre société; on ne voit pas que dans les faits, cette école n’est plus capable de dresser des murs solides, plus capable de transmettre. Mais le symbole prime, et les terroristes islamistes s’attaquent au symbole parce qu’il fait plus de ravages dans les esprits que la désormais utopique transmission de la culture, de notre culture qu’ils abhorrent.
Toutes les réformes scolaires qu’on a connues depuis trente ans et celles qui viendront, en France comme chez nous, sans exception, fissurent ce rempart chancelant. C’est la déconstruction de notre civilisation qui est à l’œuvre. Plus rien n’est sacré, même pas le savoir, même pas la langue, même pas les faits. Ne reste plus que le symbole d’une l’école exsangue; les terroristes s’en occupent.