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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

PISA quatre saisons

17 Jan 2024 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

La seule grande réforme
d’envergure n’a rien à voir avec
les mini-ajustements sans
importance qu’on propose
tous les ans.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les tests PISA (tests internationaux qui évaluent les connaissances des élèves au sortir de l’école obligatoire) se succèdent au fil des saisons et se ressemblent: la dégringolade est partout, elle est continue, et les écoles, rompues à la distraction perpétuelle, ont oublié l’essentiel: la formation rigoureuse (pardon pour «rigoureuse»!). Ce n’est pas la faute des professeurs, qui font ce qu’ils peuvent dans un environnement peu porteur, à telle enseigne d’ailleurs que la pénurie de profs se profile.
Mais qu’est-il arrivé à notre école depuis tant d’années? On y met de plus en plus de moyens pour de moins en moins de résultats. Alors, on peut bien se convaincre que ce n’est pas si grave, qu’on maintient le cap bon an mal an, mais c’est un déni de réalité dont le but est de cacher la vérité. Certes, les petits Suisses se classent assez bien; cependant la réalité des résultats montre qu’en fait, ils reculent légèrement par rapport à PISA 2015 et à PISA 2018, mais que les autres Nations, elles, reculent plus vite et plus fortement. Si bien qu’au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Donc on peut se réjouir d’une moindre médiocrité; moi, je me réjouis de l’excellence (pardon pour «excellence»!).
En fait, l’école n’est pas un lieu préservé. Ce n’est pas l’école qui change la société, comme le pensaient nos bons vieux gauchistes, c’est la société qui formate l’école; et les faiblesses de l’une se répercutent sur l’autre. L’école est la caisse de résonance du milieu. Alors, on a évidemment raison de demander la suppression des écrans en classe, mais toute la société est scotchée à ses écrans!
La seule grande réforme d’envergure n’a rien à voir avec les mini-ajustements sans importance qu’on propose tous les ans. La seule réforme serait d’apprendre aux élèves à se comporter avec courage devant les difficultés scolaires, à leur montrer comment les surmonter, à ne pas supprimer invariablement les obstacles pour leur faciliter la tâche, comme on le fait chez nous. On les affaiblit au lieu de les fortifier.