Mort de l’universel?

Ce qui apparaît avec évidence: l’homme du XXIe siècle est un héritier déçu de l’humanisme judéo-chrétien; partout l’universalisme est décrié, des civilisations entières s’opposent à l’Occident (Chine, pays arabo-musulmans, Russie, Afrique). L’Occident a remplacé la sacralité de l’homme par la sacralité du monde, et sont apparus l’écologie radicale et le véganisme. En même temps, le communautarisme a fait prévaloir l’allégeance à un groupe plutôt qu’à un Etat, à une loi, à des mœurs communes. A la place des Droits de l’Homme sont apparus quantités de droits divers, contradictoires et formatés pour satisfaire des minorités; la défense de ces minorités a conduit au wokisme où plus rien ne fait autorité.
Le manque de virilité de l’Occident nous a fait baisser les bras. La victimisation et le complexe de culpabilité font le bonheur de tout contemporain exaspéré par les pleurs hebdomadaires de ses dirigeants.
Il s’agit d’une volonté d’émancipation des normes traditionnelles, et cela dans tous les domaines, y compris dans celui du suicide ou du genre. Ces deux exemples, culturel et naturel, parmi de nombreux autres, font que la civilisation occidentale n’est plus acceptée par de très nombreux peuples qui, jadis, la considéraient avec respect. L’anti-occidentalisme trouve dans le dévoiement de nos repères les plus forts le terreau qui fait que se détournent de nous de nombreux peuples. L’universel (scientifique, rationnel, médical, etc.) inventé par l’Occident et qui s’était largement propagé est en net recul, car les autres cultures n’ont pas envie d’aller où va l’Occident, parce qu’il est allé trop loin: dévirilisation, oubli du passé, wokisme, mariage pour tous, désacralisation des lieux et des temps, euthanasie active, parenté déconstruite et j’en passe. Un processus de surenchère veut briser tous les freins, et les autres civilisations n’entendent plus nous accompagner. Au contraire, elles restent elles-mêmes chez nous!
Dans ce mouvement qui progresse sans limite en transfigurant notre identité, c’est l’universel qui décline, et avec lui la démocratie.