Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau
La paix
Ce n’est pas l’Europe
qui a fait la paix,
mais la paix
qui a fait l’Europe.
Il n’y a pas si longtemps, devant l’euroscepticisme que j’affichais, les gens les plus rationnels me disaient d’un ton vainqueur: «L’Europe c’est la paix! On aurait évité deux guerres mondiales si l’Europe, au lieu de se déchirer, avait su trouver de quoi s’unir paisiblement. L’Union européenne est une sorte de garantie de paix». Or aujourd’hui, les va-t-en-guerre européens, cornaqués par la volonté expansionniste de l’OTAN et les mensonges russes, nous assurent posément: l’Europe c’est la guerre. Les pays réarment, mais sans le sou. Il leur a fallu abandonner leur souveraineté nationale au profit d’une souveraineté supranationale, mais l’Union européenne n’a jamais eu de souveraineté du tout, c’est un paravent qui masque la suzeraineté à l’OTAN, et ce n’est pas l’Europe qui a fait la paix, mais la paix qui a fait l’Europe. Certains veulent fondre les Etats-Nations dans le creuset d’une alchimie européenne, mais il n’y a pas de pouvoir politique européen, pas d’armée, pas d’Etats-Unis d’Europe capables de se passer des USA.
Le souffle de panique provoqué par la guerre russo-ukrainienne, la peur irrationnelle que distille un Emmanuel Marcon si fanfaron, la vérité officielle portée par les lévites de Bruxelles ont pour but de fédérer les esprits et les finances européennes. Mais ces mensonges bousculent des équilibres ancestraux et font vaciller les consciences. La paix est précaire; c’est par des négociations qu’on la retrouvera.
Or il est une réalité sans laquelle aucune paix n’est possible: la réconciliation. C’est à quoi tout homme de paix est amené à réfléchir, parce que pour gagner la paix, il faut le vouloir, et cela nécessite un effort non pas d’oubli, mais d’engagement réciproque. Cela n’est pas le fruit d’une recette à appliquer, car c’est un art au sens où un artisan bâtit une œuvre pièce par pièce. Il n’y a que le débat, la réflexion, la nuance et la modestie qu’il faille remettre en lieu et place de nos oppositions et de nos haines. La France l’a fait avec l’Allemagne après l’horreur de la 2e Guerre. La paix est à ce prix.