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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

Faites comme je dis!

9 Fév 2022 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

Un Conseil d’Etat incapable d’identifier ni surtout de corriger les causes structurelles de la dette abyssale qui paralyse la République…

Un projet de loi émanant du Conseil d’Etat entend lutter (on «lutte» toujours dans notre société) contre le surendettement des personnes physiques. C’est une intention louable, car quatre-vingts pour cent des surendettés trouvent dès leur jeunesse les raisons de ce fléau qui empoisonne une vie entière. Ainsi, comme un moine bénédictin qui entend faire le bien, il s’agira, nous dit le Conseil d’Etat, d’identifier tout d’abord les causes structurelles du surendettement. On applaudit!
Ce conseil d’Etat si vertueux en matière de juste dépense des deniers publics, ce Conseil d’Etat scrupuleux mais incapable lui-même d’identifier ni surtout de corriger les causes structurelles de la dette abyssale qui paralyse la République, ce Conseil d’Etat veut donner des leçons au peuple en soutenant l’assainissement des comptes privés! Cette situation cocasse donne envie de sourire. Et c’est par l’action d’un socialiste de cohésion sociale qu’il va s’attaquer de front au mal qu’il est lui-même incapable de corriger lorsqu’il s’agit de lui. Bravo, les socialistes!
Car à Genève il faut être vertueux, voyez-vous! Ah! la vertu! En catimini, ce Conseil d’Etat si vertueux (à cinq: 2PS + 1PDC + 1Vert + 1MCG), un dimanche gris, avait amputé M. Pierre Maudet de son département parce que ce ministre n’était pas assez vertueux à ses yeux. On se les frotte, les yeux!
Sur le fond, évidemment qu’il est juste de prévenir le surendettement, d’apporter une aide aux familles dans cette situation, mais la question n’est pas là. La question est celle de la crédibilité d’un tel projet de loi: lorsqu’on a des milliards de dette, lorsqu’on augmente tous les ans le déficit, lorsqu’on arrose à tout-va comme le prévoit ce même socialiste de cohésion sociale, lorsqu’on prend les Genevois pour des imbéciles qui paient le plus d’impôts en Suisse, on devrait avoir vergogne à leur dire comment il faut en user en matière de dette. C’est par l’exemple qu’on donne qu’on est crédible et non par une vague intention, car certaines évidences prononcées à certains moments prennent soudain l’allure d’âneries.