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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

CO22: signons le référendum!

8 Déc 2021 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

L’école va mal parce qu’elle est mal dirigée et qu’il n’y a pas d’élan populaire autour de quelques valeurs, qui devraient permettre à une école de se sentir soutenue.

Depuis sa création, le Cycle d’orientation a tout tenté en ce qui concerne les réformes; il s’est fondé sur la thèse du marxisme: il faut changer la structure pour changer les idées et les mentalités. C’est plutôt vrai, à une condition: les gens doivent adhérer à la structure. Mais cette thèse est fausse si les gens ne font pas corps avec elle. A Genève, la tentative de l’hétérogénéité ne plaît pas au peuple et ce sont les politiciens qui, au final, ont dû trancher en signant des compromis boiteux.
Le Cycle actuel n’est effectivement pas satisfaisant. Les gens les plus avisés l’avaient prévu en 2009. On a haussé les épaules. Aujourd’hui, on veut changer la structure, mais il faut savoir que pour 15% des meilleurs élèves, cela n’a aucun impact; c’est pour les 85% que ça peut changer. Or l’hétérogénéité coûte plus cher: ce système est plus gourmand en personnel enseignant, puisqu’il nécessite moins d’élèves par classe. Le budget ne permet pas une nouvelle débauche de dépenses pour un résultat que les spécialistes – ceux qui ne sont pas affidés au DIP – taxent d’aléatoire. Or c’est l’école qui va mal à Genève et pas telle ou telle structure qu’il faudrait réviser tous les dix ans! Elle va mal parce qu’elle est mal dirigée et qu’il n’y a pas d’élan populaire autour de quelques valeurs, qui devraient permettre à une école de se sentir soutenue.
Un référendum dit ce que le peuple ne veut pas, il ne dit pas ce que le peuple souhaite. Signons-le vite et en cas de succès il faudra, non pas tout bousculer à l’actuel CO, mais corriger ce qui ne va pas: envoyer trop d’élèves au collège et donc les exposer aux 30% d’échec en douzième année; à l’autre bout, larguer trop d’élèves qui ne parviennent pas à assimiler les exigences du Plan d’études romand (PER).
Ouvrons les yeux, mais si nous ne sommes pas assez courageux pour déclarer que le PER est un carcan pour plus d’un et non un tremplin, on aura beau changer quoi que ce soit, nous aggraverons ce que nous déplorons aujourd’hui.