Céline Amaudruz.

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ELECTION DU 12 NOVEMBRE 2023 - Céline Amaudruz, candidate UDC au Conseil des Etats

«Une occasion historique pour Genève»

1 Nov 2023 | Articles de Une

Elle mène de front sa carrière professionnelle bancaire, la responsabilité de l’UDC Genève et la vice-présidence suisse du parti, sa vie de jeune maman et la campagne harassante des Fédérales. Céline Amaudruz, candidate genevoise au Conseil des Etats au côté de Mauro Poggia, espère bien mettre fin au curieux monopole de la gauche, qui depuis seize ans occupe les deux sièges sénatoriaux de la République et canton.

– La droite genevoise unie derrière une UDC et un MCG. Un événement historique?
– La perspective d’en créer un, tout au moins! Nous le saurons le 12 novembre. Il aura fallu du temps, beaucoup de temps et même trop, avant que le bon sens s’impose et que les partis de centre droite et de droite décident d’une part de cette alliance, et ensuite de soutenir les candidats qui arrivaient en tête au premier tour et avaient donc le plus de chance de l’emporter au second.

– L’Alliance genevoise, qui a remplacé l’Entente excluant UDC et MCG, est-elle fermement établie selon vous?
– On a cherché, à gauche et dans certains médias, à diaboliser l’UDC et à nous présenter comme des gens infréquentables. Nos collègues de droite ont fini par réaliser que même s’ils auraient préféré que leurs propres candidats passent, l’écart de voix montrait que la possibilité de faire gagner notre camp était incarnée par Mauro Poggia et moi. Comme nous l’avons-nous-mêmes vécu ce printemps au Conseil d’Etat, il faut savoir renoncer à son intérêt partisan ou personnel pour promouvoir l’intérêt général. Il s’agit en l’occurrence de battre les deux élus les plus à gauche du Conseil des Etats et de saisir l’occasion historique de donner une représentation crédible à Genève.

– D’aucuns insistent sur les divergences entre votre colistier et vous. Qu’en est-il?
– Si nous avions exactement le même programme, nous serions tous dans le même parti! Nos sensibilités, entre formations de droite et de centre droit, ont des nuances, mais nous sommes tous d’accord sur la souveraineté de la Suisse, la neutralité, la fiscalité, la liberté économique et la sécurité physique comme alimentaire. Sur l’immigration ou l’Europe, beaucoup de PLR se rapprochent de nos propositions: protéger nos travailleurs, négocier des accords, maintenir les Bilatérales mais ne pas reprendre systématiquement le droit de l’UE.

– Quelles seront vos priorités en cas d’élection aux Etats?
– Le pouvoir d’achat de la classe moyenne, avec une fiscalité moins vorace; une taxation individuelle des époux; une AVS qui considère qu’un couple, ce sont deux personnes et non une et demie. Il n’est pas acceptable que nos retraités ne puissent souvent plus garder leur logement s’ils sont propriétaires, ni assumer leur loyer s’ils sont locataires.

– Avez-vous l’impression que le débat démocratique peut encore se dérouler sereinement, alors que vous avez vous-même été agressée lors d’un débat public, pour vous empêcher de parler?
– Les positions sont de plus en plus polarisées, on vous colle une fois pour toutes une étiquette et on exige que vous restiez dans la case qui vous a été attribuée. Vous critiquez le wokisme: vous êtes anti-féministe. Vous n’approuvez pas l’écriture inclusive: vous êtes contre l’égalité. Bien que n’étant pas fan des réseaux sociaux, je réalise qu’ils permettent au moins une expression de toutes les opinions. La presse ne joue plus vraiment ce rôle, je le regrette.

 

Propos recueillis
par Vincent Naville