Les paysages enchanteurs de Givrins.

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LA fête des maires - Regula Zellweger, Syndique de Givrins/VD

Un village quasi idyllique

26 Avr 2023 | Articles de Une

 Avec sa fontaine du village qui date de 1810 et ses paysages de champs et de forêts, Givrins, près de Nyon, a conservé un charme d’autrefois et une qualité de vie à laquelle ses habitants sont très attachés. Pour sa Syndique, Regula Zellweger, la gestion de cette petite commune de 1026 Givrinois et Givrinoises est un challenge et une joie.

– Vous êtes Syndique de Givrins et députée PLR au Grand Conseil vaudois. Comment vous êtes-vous intéressée à la politique?
– J’ai grandi à Thoune, dans une famille où la politique tenait une place importante. Je m’étais jurée de ne jamais en faire, car cela me paraissait trop compliqué et pouvait parfois avoir une influence sur notre famille. Mais quand je suis arrivée à Givrins fin 1999, mes enfants étaient petits, ce qui fait que l’on rencontrait d’autres habitants et une chose en entraînant une autre, j’ai rejoint de 2000 à 2006 le Conseil général de Givrins. En 2006, j’ai été élue au Conseil communal. J’ai d’abord été pendant dix ans Municipale et Vice-Syndique, puis c’était une évidence pour moi de me présenter. J’ai été élue en 2021.

– Quel regard portez-vous sur ces deux ans?
– J’éprouve beaucoup de joie, mais c’est un challenge. C’est différent d’être à la tête de l’exécutif que d’en faire partie. Mais «je kiffe», comme diraient les jeunes. Avec 1026 habitants, Givrins est une petite commune, mais qui se gère pour certaines choses comme une petite ville. Le défi est le même. Je présente toujours Givrins comme une grande maison où il faut l’électricité, l’eau courante, le chauffage, un joli jardin, bref tout ce qui fait que chacun puisse s’y sentir bien. La politique prend sa place au moment de travailler sur les visions pour notre village.
En raison de sa proximité avec Lausanne et Genève, nous faisons le maximum pour que Givrins ne soit pas une commune-dortoir. La pandémie a, du reste, renforcé les liens entre les habitants.

– Vous êtes une petite commune très cosmopolite, avec 300 résidents étrangers.
– Effectivement, c’est une spécificité propre à la Côte. Ici, tout se passe très bien, les personnes s’intègrent vite.
Il y a dix ans, nous avons fêté le 1000e habitant, un petit garçon. Aujourd’hui, la population progresse peu, car il ne reste plus de terrain à construire. Le dernier projet en date comptera 24 logements dans le centre du village. Il y a toujours des villas qui se vendent et des familles qui arrivent, mais il n’y a pas de grand développement. Il y a une quinzaine d’années, les Copons – le surnom donné aux habitants – s’étaient posé la question de ce qu’ils voulaient pour l’avenir de leur commune. La réponse a été: rester comme on est, tout en densifiant un peu le village.

– Qu’en est-il des infrastructures?
– Elles sont bien adaptées, même si on peut toujours vouloir mieux. La construction de 24 nouveaux logements va entraîner une hausse de la population et nous devons être prêts. L’école de notre commune accueille les enfants de la première à la quatrième primaire; ensuite ils continuent leur chemin vers Trélex et, au collège, à Genolier.
Nous faisons aussi partie du réseau d’accueil des Toblerones (RAT) dont je suis la présidente. Il s’agit d’une association d’accueil de jour de dix-huit communes qui gère les structures accueillant les enfants de 2 mois à 12 ans. La mission consiste à gérer et développer le réseau conformément à la loi.
Le défi au quotidien reste de pouvoir satisfaire les demandes des familles de notre région afin que chacune d’elles puisse librement choisir son mode de vie. Ce qui ne peut fonctionner qu’avec une parfaite communication et collaboration entre les communes.

– Vous évoquiez la proximité de Givrins avec Lausanne et Genève. La commune est-elle bien desservie par les transports publics?
– Oui, très bien. Nous avons notamment la ligne Nyon-Saint-Cergue, qui dessert Givrins. Nous encourageons les habitants à prendre le train, avec des places pour les vélos et les voitures à la gare. Le village est étendu et quand vous habitez sur les hauteurs, il faut compter quinze minutes à pied pour aller à la gare, un trajet que l’on n’a pas toujours très envie de faire le soir en rentrant quand il fait froid, par exemple. Le fait de pouvoir laisser facilement son vélo ou sa voiture à la gare incite vraiment à prendre le train. Nous avons aussi le projet d’installer des chargeurs à la gare, pour les véhicules électriques.
De manière générale, notre politique vise plutôt à inciter en proposant des solutions qu’à obliger. Dans cet esprit, nous avons organisé, certes il y a quelques années déjà, un concours de dessin avec les enfants, pour évoquer le respect de la priorité de droite. Les enfants en parlent à leurs parents, ils réfléchissent ensemble et l’objectif est atteint.
Par ailleurs, Givrins a la chance de ne pas être traversé par une route cantonale; nous n’avons donc pas de véritable problème de circulation, mais pour éviter quelques excès, nous avons maintenant placé le centre du village en zone 30.
Globalement, je crois beaucoup au dialogue, à l’échange avec les habitants. J’apprécie les promenades avec mon chien et ainsi rencontrer les Copons et pouvoir échanger avec eux.

– Quelle est la politique énergétique de la commune?
– Nous n’avons pas attendu la guerre en Ukraine pour faire des économies. Depuis trois ans, par exemple, nous éteignons l’éclairage public dans le village trente minutes après l’arrivée du dernier train. Nous avons aussi lancé une étude pour la rénovation énergétique de nos quatre bâtiments communaux et l’installation de panneaux solaires.
Les premiers travaux pourraient débuter d’ici à 2024, mais il faut encore établir les priorités, car il s’agit de budgets importants. Nos finances sont saines, mais il faut être prudent.
Concernant la biodiversité, les agriculteurs ont déjà nettement réduit l’usage des pesticides et la commune adhère au plan écologique du Canton de Vaud. Par exemple, nous ne fauchons plus l’herbe aux bords des routes, sauf lorsque la sécurité l’impose, nous plantons des arbres de la commune et, dans le cas de nouvelles constructions ou de transformations de jardins, nous incitons fortemen à la plantation de plantes indigènes.
Nous organisons différentes actions avec les habitants, comme l’arrachage des plantes invasives. Ces événements sont très appréciés, les gens veulent vraiment apprendre. C’est aussi un moment ludique où l’on se rencontre.

– La commune dispose-t-elle de commerces de proximité?
– Oui, nous avons la chance d’avoir à Givrins un vigneron réputé, Philippe Bovet, ainsi qu’une boulangerie-pâtisserie-épicerie-tea-room installée dans un bâtiment appartenant à la Société coopérative de laiterie et d’agriculture. La boulangerie est tenue depuis cinq ans par Marius, un jeune artisan passionné qui s’est déjà bien fait connaître et le week-end, il y a foule! Nous avons aussi une auberge communale.

– Quelle est l’offre culturelle?
– Nous avons plusieurs associations sportives et culturelles avec notamment une troupe de théâtre, des joueurs de cor des Alpes et notre chœur d’hommes. En juillet de l’année prochaine, la commune accueillera la Cantonale, réunissant l’ensemble des Jeunesses campagnardes vaudoises. Ce sera la première fois qu’une Cantonale sera organisée dans cette partie du canton. La commune soutient cet événement, organisé par le Comité de la Jeunesse de Givrins, association très active.

– Une image qui illustre pour vous Givrins?
– La place du village, en plein été, lorsqu’il fait 30 degrés et qu’on se rafraîchit à la fontaine. On se croirait dans les années 50. Un pur bonheur.

 

Propos recueillis par Virginia Aubert

Regula Zellweger.