Une activité immobilière qui se concentre surtout sur la rénovation.

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LA fête des maires - Pierre-André Pernoud, Syndic de Gollion/VD

Un caractère rural à conserver

18 Oct 2023 | Articles de Une

Située entre Cossonay et Vufflens-la-Ville, sur un plateau dominant la rive droite de la Venoge, Gollion est une commune vaudoise rurale dont la population connaît un développement régulier, comme l’explique son Syndic Pierre-André Pernoud, réélu en 2021 après trois décennies passées à la Municipalité et seize ans en tant que Syndic. Comme dans la plupart des communes en Suisse romande, les terrains à bâtir sont devenus très rares et l’activité immobilière se concentre désormais sur la rénovation.

– La commune connaît une augmentation régulière de sa population. Comment l’expliquez-vous?
– C’est une tendance que l’on observe depuis dix ans environ. Fin 2022, la commune comptait 1037 habitants et, à terme, elle devrait atteindre les 1200 résidents. De 2010 à 2019, la population a augmenté d’un peu plus de 50%. Les nouveaux habitants viennent s’installer à Gollion parce qu’ils recherchent la tranquillité. Ils sont fatigués de l’agitation de la ville. Cela étant, ils idéalisent souvent la campagne. Ils l’imaginent comme un lieu où il n’y a pas de bruit, ce qui n’est pas le cas. Il leur faut toujours un peu de temps pour s’adapter, mais nous n’avons pas de problème d’intégration. Le «vivre-ensemble» fonctionne très bien à Gollion.
Les nouveaux arrivants apprécient aussi les infrastructures scolaires de la commune. Les enfants peuvent aller à l’école dans le village jusqu’à la fin des classes primaires.

– Peut-on encore construire?
– On a utilisé toutes les options possibles et maintenant nous mettons à jour le Plan construction. Dans les faits, on ne peut plus construire, mais seulement transformer. Au cours des vingt dernières années, le prix du terrain a augmenté, mais il est resté cohérent avec l’évolution du niveau de vie. Aujourd’hui, il faut compter un million pour un logement, contre 500 000 francs il y a vingt ans.
Le dernier projet immobilier d’importance dans la commune portait sur la transformation d’un terrain de vingt villas. Le projet a permis de réaliser cinq habitations d’importance, comprenant de 8 à 17 appartements. Nous voulions de belles constructions qui s’intègrent bien à leur environnement et pour y parvenir, nous avons organisé un concours d’architecture.
Ce type d’habitations groupées est aussi positif pour l’intégration des nouveaux arrivants; c’est plus facile qu’il y a quinze ans quand on construisait des villas individuelles.

– Gollion est essentiellement une commune rurale…
– Effectivement, nous avons des activités liées à l’agriculture et au vin, avec treize exploitations dont plusieurs sont gérées par des jeunes très passionnés par leur métier. Nous avons également des commerces de proximité. Pendant la pandémie, tout le monde allait dans ces commerces, mais maintenant les clients commandent sur Internet ou vont dans les grandes surfaces. La situation est donc plus difficile pour ces petits commerces. Cela étant, nous avons toujours notre boulangerie et notre auberge communale, qui a plus de deux siècles. Il y a deux ans, nous avons entièrement rénové le restaurant, pour un budget de six millions. L’ancienne gérante ayant pris sa retraite, nous avons cherché un autre exploitant et la transition s’est très bien faite.

– Quelle est la politique énergétique de la commune?
– Nous avons été avant-gardistes en matière de chauffage autorisant l’installation il y a dix ans d’un «digesteur» biogaz qui assure aujourd’hui le chauffage de 65 appartements. Cette installation permet la mise en valeur des déchets ménagers et des porcheries qui se situent dans la commune. Mais, à l’époque, ce fut difficile, car il n’y avait pas de cadre légal permettant la mise en place d’une installation de biogaz.
La commune soutient aussi les installations de panneaux solaires par les particuliers.
En revanche, concernant l’extinction des éclairages publics, la commune n’a pas changé sa politique, car nous sommes un petit village dont la consommation est raisonnable.

– La commune est-elle confrontée à des problèmes de circulation?
– Nous devons faire face au trafic pendulaire avec le transit Jura-lac. Depuis le Jura voisin, les automobilistes passent pour rejoindre Morges et Lausanne par des routes qui ne sont pas adaptées à une circulation de cette importance. La vitesse n’est pas un problème, mais nous avons un trafic de 5000 à 6000 véhicules par jour. Nous réfléchissons actuellement à des solutions qui pourraient consister en l’interdiction d’utiliser des chemins ruraux.
Parallèlement, nous avons la chance d’être très bien desservis par les transports publics, avec une cadence d’un train à la demi-heure pour Lausanne. Nous avons aussi la proximité de deux gares, celles de Cossonay-Penthalaz et de Vufflens-la-Ville.

– Qu’en est-il de la biodiversité?
– En tant que région rurale, nous veillons à la préservation de la biodiversité. La commune compte de nombreuses cultures maraîchères, dont certaines sont passées au bio. Nous avons aussi beaucoup de forêts et de haies. Globalement, nous sommes une commune bien équilibrée en matière de biodiversité.

– Quelle est l’offre culturelle?
Nous avons plusieurs associations dédiées au théâtre et au sport.

 

Propos recueillis par
Virginia Aubert

Pierre-André Pernoud, Syndic de Gollion et député UDC au Grand Conseil vaudois.

GROS PLAN

On raconte que…

 

Situé sur la rive droite de la Venoge, le Moulin d’Amour appartenait à Louis et Jean de Colombier, qui l’avaient acheté à Louis de Glerens pour le prix de 200 florins d’or. L’objectif était de permettre aux habitants de Gollion de moudre leur blé.
L’histoire raconte, bien qu’elle ne repose sur aucune source officielle, que le moulin tire son nom d’une histoire d’amour. En effet, il aurait servi de retraite au fils du seigneur du domaine voisin de Crousaz, qui avait épousé la fille du meunier. Le fils aurait été déshérité par son père pour cette mésalliance.