Diane Barbier-Mueller.

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ELECTIONS FéDéRALES DU 22 OCTOBRE 2023 - Diane Barbier-Mueller (PLR/GE), candidate au Conseil National

«Du logement de qualité, à des prix corrects»

11 Oct 2023 | Articles de Une

Surdouée de la politique, Diane Barbier-Mueller a été élue députée au Grand Conseil genevois en 2018, puis réélue en avril dernier avec le deuxième meilleure score électoral du Législatif, juste après Cyril Aellen. Administratrice de la régie Pilet & Renaud, elle est, à 32 ans, candidate sur la liste PLR au Conseil National.

— Pourquoi êtes-vous candidate au Conseil National?
— Parce que de nombreuses questions essentielles ne sont pas traitées au niveau des cantons, mais au niveau fédéral, et que je vois les limites de mon action en tant que députée au Grand Conseil genevois. Des thématiques comme la transition énergétique, les lois sur le logement, les subventions pour la rénovation énergétique, la valeur locative, la prise en compte des intérêts hypothécaires sont décidées au niveau fédéral et c’est là que je voudrais agir, d’autant que de gros lobbies comme l’Asloca sont très représentés et très actifs à Berne. Je veux défendre aussi les propriétaires. Ce que je reproche souvent à l’Asloca, c’est de créer une scission entre les bailleurs et les locataires, alors que dans 80% des cas, les deux veulent la même chose, c’est-à-dire des logements de bonne qualité, offerts à des conditions correctes.

— On ne peut pas dire que les propriétaires veulent des loyers élevés et les locataires des loyers bas?
—Bien sûr, c’est le principe de base, c’est le jeu. C‘est comme quand vous faites vos courses pour le repas, vous voulez acheter des produits de la meilleure qualité possible aux prix les plus bas. Il faut concilier la qualité des marchandises et la juste rémunération des producteurs. C’est la même chose dans le domaine du logement, mais, avec des prix bien plus élevés, le sujet est plus émotionnel.

— Le logement est-il votre thème prioritaire?
— Le thème qui menace toute la Suisse, mais où Genève est précurseur, c’est la pénurie de logement. Si les loyers sont élevés, c’est parce qu’il y a une pénurie. Genève est une ville attrayante, tant mieux pour elle! Je ne dis pas qu’il faille étaler les zones à bâtir, mais il importe surtout de construire rationnellement. Dans tous les bâtiments qui sont sortis de terre ces dernières années, on a construit moins haut que ce qui était prévu initialement, à cause des recours des voisins. Nous devons mener une pesée d’intérêts. Dans certains périmètres, il ne faut pas trop densifier, mais dans d’autres, par exemple les Communaux d’Ambilly, rebaptisés Belle-Terre, on voit qu’on aurait pu faire mieux. On a construit des immeubles qui parfois n’ont que cinq ou six étages, alors qu’on aurait pu facilement avoir huit ou neuf étages, sans dénaturer le paysage, ni diminuer la qualité de vie sociale et relationnelle des habitants. On a réduit de moitié le nombre de logements qui était initialement prévu, ce qui est absurde. Si j’étais élue, j’expliquerais à Berne qu’il est important de laisser respirer la démocratie: le droit de recours est respectable et les habitants d’un quartier doivent pouvoir donner leur avis, mais un voisin qui va déménager et quitter le quartier avant même l’achèvement d’un projet immobilier ne devrait pas décider aujourd’hui du nombre d’étages qu’on a le droit de faire. En parallèle, il faudrait alléger les lois d’une manière générale et sur le logement en particulier, car elles sont trop nombreuses, trop lourdes, et aboutissent au final à l’effet inverse de leur objectif, en augmentant la pénurie de logement.

— Quelle est la solution?
— Le domaine de la construction est régi par plus d’une dizaine de lois, qui parfois se contredisent. Le résultat est une architecture souvent sommaire et redondante, car le nombre de normes à respecter étouffe la créativité des architectes. En assouplissant les critères à respecter pour ériger un immeuble, on permettrait de varier l’esthétique et de restaurer la qualité de vie qui fait défaut selon les habitants des nouveaux quartiers. Une autre solution consisterait à construire davantage en hauteur. Les gens ont très peur des tours, mais on peut faire des merveilles architecturales, avec de la végétation sur les toits et de grandes esplanades plantées d’arbres. En augmentant la hauteur, on permet d’aménager des espaces verts au sol et ainsi de satisfaire les attentes de la population. Prenez les Eaux-Vives, Carouge, voire Champel ou les Pâquis, qui sont à mon sens des endroits où les gens ont tous envie de vivre. Eh bien, ce sont les quartiers les plus denses du canton! La densité est un vilain mot qui fait peur aux gens mais, dans les faits, on se rend compte que si l’on construit quelque chose de beau, les gens ont envie d’y vivre.

— Vous avez 32 ans, est-ce un avantage d’être jeune?
— Je le dis et je le répète souvent: je me bats pour mon avenir. J’espère avoir encore soixante ans de vie devant moi, ce qui veut dire que toutes les décisions que la Suisse prend aujourd’hui vont me toucher directement. En outre, j’ai deux enfants en bas âge, le grand a 2 ans et la petite 11 mois, donc ces décisions vont aussi les concerner. A 32 ans, j’ai une énergie qu’on n’a peut-être plus à 50 ans. J’enchaîne deux campagnes électorales: je sors de celle du Grand Conseil, au mois d’avril, et je mène celle du Conseil National. J’ai ma société à gérer, les séances du Grand Conseil, deux ou trois événements tous les jours. Si j’avais vingt ans de plus, je ne suis pas sûre que j’aurais autant d’énergie. Je suis très optimiste, je crois vraiment qu’on peut changer les choses.

— A combien évaluez-vous vos chances d’être élue?
— Je pense que j’ai des chances. Je pense que nous avons d’excellents candidats sur notre liste du PLR et que nous pouvons donc récupérer notre troisième siège au National. Si Simone de Montmollin est élue au Conseil des Etats, comme je le crois, et qu’on récupère un troisième siège, mes chances sont favorables!

 

PROPOS RECUEILLIS
PAR ROBERT HABEL