
culture et nature
Des plantes pour les impatients
Le jardin, c’est l’apprentissage de la patience. C’est ce qu’enseignaient Épicure et Sénèque, philosophes d’un certain art de vivre. Néanmoins, il peut se présenter des situations pour lesquelles il est admis de vouloir activer le mouvement. Exemples de quelques plantes connues pour donner de bons résultats en un minimum de temps.
Le corydale
Belle plante vivace originaire des montagnes du Sichuan en Chine, le Coridalys forme de denses tapis de feuilles légères et plumeuses, vert tendre ou bleutées selon les variétés. La plante se répand en abondamment cascades d’élégantes et originales fleurs tubulaires munies d’un éperon. D’un étonnant bleu vif chez l’espèce C. Flexuosa ‘China Blue’ avec feuillage vert bleuté; bleu lavé de pourpre chez C.Flexuosa ‘Purple Leaf’ sur fond de feuillage glauque à reflets pourpres ou jaune vif chez C.Flexuosa ‘Lutea’ assorti d’un feuillage vert pâle dessus et au revers vert glauque. Selon les espèces, la floraison intervient d’avril à octobre. Rustique jusqu’à -15°C, le corydalis s’étale assez rapidement grâce à de fins stolons. Il apprécie la mi-ombre, les sols bien drainés et ne demande que peu d’entretien. Il se ressème spontanément.
La vergerette
Belle plante vivace tapissante sans souci, la vergerette (Erigeron karvinskanius) ou «Pâquerette des murailles» est appréciée pour son port en boule et sa profusion de fleurs semblables aux pâquerettes. Elles apparaissent massivement chaque été, virant peu à peu du blanc au rose à centre rouge. Non seulement la vergerette fleurit abondamment, mais elle s’étale aussi très rapidement pour occuper de l’espace et gagner du terrain. Parfaite pour former un chemin de fleurs, ou une cascade si elle est utilisée comme couvre-sol en rocailles, sur un muret, le long d’un escalier de pierre. Floraison: juin-juillet, puis août-septembre. Sa propension à se ressemer peut la rendre parfois légèrement envahissante.
L’espèce-type Erigeron glaucus, la plus florifère, possède de grandes fleurs roses à cœur jaune. Elle est à l’origine de nombreux hybrides ‘Dunkelste Aller’ violet foncé; ‘Quarkeress’ bleu lavande; ‘Rotes Meer’ rose foncé presque rouge.
L’œnothère
Appelé aussi onagre, l’œnothère (Œnothera) en raison de sa facilité de culture fait la joie des jardiniers impatients. Elle fleurit abondamment, de mai à septembre, en coroles satinées en forme d’entonnoir. L’œnothère rose (Œnothera speciosa Siskiyou Pink) est une espèce tapissante, qui donne durant une bonne partie de l’été un chatoyant tapis de clochettes délicatement parfumées. L’œnothère tétragone (Œnothera tetragona) offre, elle, des touffes de petites fleurs en coupe, jaunes brillant comme du satin, pour former un tapis radieux au début de l’été.
Ne réclamant pas de soins particuliers, l’œnothère est une plante peu exigeante, facile à vivre. Elle se satisfait d’un emplacement ensoleillé, d’un sol ordinaire, voire médiocre, pauvre et caillouteux mais néanmoins bien drainé. La plante est précieuse pour tous les jardins où, une fois installée, elle s’étendra toute seule.
La verveine
Classique des jardins, la verveine (Verbena) peut rapidement former, de la fin du printemps jusqu’en automne, une remarquable palette de formes aériennes et de couleurs. C’est le cas de la verveine de Buenos Aires (Verbena bonariensis). Simple, relativement rustique, peu exigeante, elle se plaît en sol léger, même pauvre et sec mais en pleine lumière. Sa durée de vie et assez courte mais elle compense en produisant de nombreuses graines qui se ressèment spontanément. Extrêmement mellifère, la verveine attire les papillons et autres insectes butineurs.