De nouvelles infrastructures pour un développement maîtrisé

– Comment se porte la commune?
– Elle se porte bien, elle est active avec de nombreux projets. La population connaît une hausse régulière. En 1950, Courtételle comptait 1412 habitants. Nous avons passé le cap des 2000 résidents dans les années 90 et aujourd’hui, nous sommes 2780 habitants. Cette progression s’explique par notre proximité avec Delémont, par une vie locale animée grâce aux associations et aux commerces, une industrie et, bien sûr, la tranquillité de la nature. Nous avons aussi une quotité d’impôt basse, ce qui est un atout supplémentaire.

– Qui sont les nouveaux habitants?
– Au début, il s’agissait beaucoup de familles, car la commune disposait d’une zone à bâtir. A partir de 2015, lorsqu’il n’y a plus eu de terrains à bâtir, nous avons constaté l’effet inverse: les jeunes familles de la commune ont commencé à partir. Aujourd’hui, de nouvelles familles arrivent, car plusieurs propriétaires âgés mettent en vente leur maison.
Ces dernières années, nous avons constaté l’arrivée dans la commune de couples actifs, qui s’installent dans des immeubles, et de retraités qui ont choisi de vivre dans un appartement à la campagne après avoir vendu leur maison.
Avec le prochain Plan d’aménagement, que nous allons déposer d’ici la fin de l’année, nous allons disposer d’une zone à bâtir d’environ 35 000 m2 pour des villas individuelles et de petits immeubles. Nous avons des demandes et déplorons que toute une génération soit partie de la commune parce qu’il n’y avait pas de terrain disponible.

– Comment les prix de l’immobilier ont-ils évolué?
– Ils n’atteignent pas les niveaux de l’Arc lémanique, mais les prix ont doublé ces dernières années. Aujourd’hui, il faut compter 250 à 300 francs par m2 contre 120 à 175 francs par m2 il y a une quinzaine d’années.
Il n’y a pas de pénurie de logement dans l’habitat collectif, notamment grâce à un projet de construction de 120 appartements, répartis en six immeubles dont les derniers sont en train d’être bâtis.

– La commune a-t-elle d’autres projets de construction?
– Oui, le projet phare de cette législature est la construction d’un nouveau complexe scolaire, qui comprendra notamment une double halle de gymnastique, ainsi qu’une halle polyvalente et 12 salles de classe. Le projet, d’un montant devisé à 18 millions, nous permettra de répondre aux besoins scolaires, mais aussi à ceux des associations locales. Les travaux débuteront prochainement, pour la rentrée des classes 2026. Avec ce nouveau complexe, nous pourrons répondre aux besoins de la population pour les 15 ou 20 ans à venir.

– Vous avez évoqué les commerces de proximité. Est-ce une nécessité pour une commune?
– C’est en tout cas un atout, même pour une commune comme la nôtre, proche de Delémont. On y trouve plusieurs commerces et une droguerie s’est même ouverte récemment, ainsi qu’une boucherie, alors que nous n’en avions pas eu pendant plusieurs années. La Société coopérative agricole de Courtételle, qui fait de la vente directe avec de nombreux produits de la région: légumes, fruits, biscuits… est également présente. Elle a du reste été nominée pour le Prix Montagne 2024 avec son projet Graines de pays, qui consiste à prendre en charge et à valoriser sur place la production agricole de la région et à en vendre une partie dans son magasin. Cette institution connaît un beau succès et va même s’agrandir l’année prochaine.

– Quelles sont les actions environnementales mises en place?
– Le futur complexe scolaire nous a permis de repenser le chauffage de l’école. Il s’agissait d’un chauffage à distance au mazout, qui alimentait aussi les bâtiments communaux avoisinants. Nous avons d’abord pensé à un chauffage à distance à copeaux, mais nous avons finalement opté pour la géothermie. Le nouveau bâtiment sera alimenté par 14 sondes géothermiques. Ce système a aussi l’avantage de rafraîchir. Nous allons aussi installer sur le toit une centrale photovoltaïque qui s’étendra sur 1130 m2. Quant aux bâtiments communaux proches de l’ancienne école, ils seront chauffés par des pompes à chaleur individuelles. Nous avons également comme projet la rénovation énergétique des autres bâtiments communaux, mais il faut assurer le financement.

– Et pour la biodiversité?
– C’est un sujet que le Conseil communal a vraiment à cœur. Nous avons déjà commandé une étude pour disposer d’un état des lieux du bâti et de l’agricole. Par ailleurs, nous allons construire une tour à hirondelles et à chauve-souris dans le village, près de l’ancienne école. Il s’agit d’un projet assez important, budgétisé à 50 000 francs, mais la commune a pu bénéficier de fonds tiers. Nous avons aussi le projet de renaturer les cours d’eau.

– Quelles sont les industries présentes à Courtételle?
– La plus importante est une entreprise de construction métallique, spécialisée dans les façades technologiques et employant plus de 340 collaborateurs. On accueille aussi des sous-traitants dans l’horlogerie, ainsi que des industries importantes dans le domaine du bâtiment. Actuellement, nous n’avons pas le projet de développer davantage l’industrie, car il n’y a pas chez nous de zone artisanale supplémentaire. De plus, la statégie de développement est gérée au niveau régional et non plus au niveau communal.

– Avez-vous des problèmes de circulation?
– Non, l’autoroute desservant très bien la zone industrielle, nous n’avons pas de problème de transit. Cependant, nous souhaitons améliorer la sécurité dans le village, à proximité de l’école, et avons lancé une étude par le biais d’un bureau spécialisé. Un questionnaire auprès des parents d’élèves sera prochainement distribué, afin de connaître leurs habitudes de mobilité. L’objectif est surtout d’avoir une cohésion en matière de sécurité routière, ce qui nous manque encore. Au cours des années, certains aménagements ont été faits, sans qu’il y ait une vue d’ensemble.

Propos recueillis par Virginia Aubert