Une construction très lumineuse.
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culture & nature
A Lausanne, la Vaudoise veut bâtir le travail de demain
La Vaudoise Assurances projette de construire une extension au bâtiment «Le Cèdre», son siège social conçu par Jean Tschumi. Depuis plus de dix ans, la compagnie s’est donnée pour mission de concevoir un édifice qui lui permette de grandir sereinement et d’appréhender les défis professionnels à venir. Il s’agit aussi pour la Vaudoise de construire dans l’esprit du bâtiment principal, classé d’importance nationale et emblématique à Lausanne.
En octobre dernier, l’un des leaders romands de l’assurance obtenait un permis de construire pour rénover Le Cèdre, son bâtiment principal pensé et construit entre 1952 et 1956 par le Suisse Jean Tschumi. Le 22 novembre dernier, c’est un autre projet d’envergure que la Vaudoise présentait lors d’une soirée qui lui était dédiée: la construction d’une extension pour ce même bâtiment. L’assureur – qui fête ses 128 ans d’existence – voit plus grand et plus moderne pour ses collaborateurs. «Les besoins de la transformation numérique nous poussent à une croissance des effectifs. Ce projet est donc devenu indispensable pour notre groupe et son futur», a expliqué Jean-Daniel Laffely, CEO de la Vaudoise.
Une proposition de modification du Plan d’affectation vient d’être présentée à la Ville de Lausanne. Les prochaines étapes seront la mise en consultation et la mise à l’enquête du projet. A l’origine du projet d’extension, Jean-Daniel Laffely et le chef de la division Corporate Real Estate Olivier Dessauges entr’aperçoivent enfin la pose de la première pierre, espérée dans le meilleur des cas à l’horizon 2027-2028. En effet, depuis sa naissance, cette ambitieuse entreprise architecturale fait face à d’importantes contraintes paysagères, urbaines et patrimoniales.
Un projet de longue date
«En 2012, la Vaudoise ne disposait encore ni des droits à bâtir, ni du foncier suffisant pour servir ses ambitions», a précisé Olivier Dessauges. C’est que la Campagne des Cèdres – en bordure de laquelle siège l’assureur – est notamment occupée par la Haute école pédagogique du canton de Vaud et l’Institut de management IMD. Il a donc fallu passer par une longue phase de négociation avec ces illustres voisins, concernés par le Plan partiel d’affectation.
En 2018, les parties se sont mises d’accord sur les principes et éléments de la modification du Plan de quartier. La même année, la conception de ce nouvel édifice – provisoirement nommé «Cèdre X» – est revenue au bureau lausannois Ferrari Architectes. Il s’agit du lauréat du concours architectural organisé par la Vaudoise, jugé par ses cadres mais aussi par Bernard Tschumi, fils de l’architecte Jean Tschumi.
Une extension distincte, mais intégrée à l’environnement
Le nouvel édifice de 7800 m2 s’intégrera entre Le Cèdre de Jean Tschumi et l’Aula des Cèdres (du même architecte), en laissant un grand espace au centre. Il s’agira de former un véritable campus avec l’existant. Le maître d’œuvre a planifié une construction très lumineuse, prévue plus basse que le bâtiment principal. Elle longe le parc et épouse la pente, jusqu’à donner sur un pittoresque belvédère face au lac. L’architecture en courbes de l’immeuble se distingue des deux ailes orthogonales de Jean Tschumi. Mais la légèreté de sa construction offre une plus grande élégance et s’inscrit dans le plus grand respect du paysage bâti du quartier. Il laisse ainsi au parc toute sa grandeur, son ouverture et sa facilité d’accès.
La pièce maîtresse reste le bâtiment du Cèdre, sans pour autant que cette extension ne vienne «se cacher» du tissu bâti, selon les architectes à l’œuvre. Même en s’alignant sur une construction du siècle passé, l’immeuble a une identité forte. Il sera fermement ancré dans son époque, et même au-delà, car il prévoit d’accueillir les défis professionnels à venir. Le coût du projet est estimé à trente millions de francs.
Penser le travail de demain
«Toutes les grandes entreprises se posent la question du travail de demain et de son organisation physique», a affirmé Jean-Baptiste Ferrari, administrateur du bureau du même nom, lors de la soirée de présentation. Dans cet objectif, la Vaudoise a souhaité que ses collaboratrices et collaborateurs puissent «travailler partout, et de toutes les manières». Dans ce nouveau bâtiment, on pourra circuler aisément entre des configurations en open space, en petits groupes ou dans des bureaux individuels. Indispensable aujourd’hui, l’accès au télétravail sera aussi largement pris en compte.
Avec ce projet, l’assureur sera en mesure d’accueillir 450 postes de travail en son siège – soit quasiment le double des actuels 250. L’extension répondra également aux principes «Worksmart» conceptualisés par la compagnie, qui impliquent une utilisation des ressources et des infrastructures optimale, ainsi que des conditions cadres très flexibles pour les collaborateurs. De quoi réaffirmer son titre de meilleur employeur suisse dans la catégorie Assurances (magazine «Bilan»), remporté en 2021.
Jean Friedrich
GROS PLAN
Partenariat avec la Fondation Culture du Bâti (CUB)
Toujours en se projetant dans l’architecture de demain, la Vaudoise a récemment conclu un partenariat avec la Fondation Culture du Bâti (CUB). La CUB rassemble et fait dialoguer différents acteurs du monde de la construction. On y retrouve le secteur public, les mandataires (architectes, ingénieurs, urbanistes, etc.) mais également la société civile et les entreprises. La Fondation s’emploie depuis 2016 à sensibiliser ces acteurs à une meilleure construction et conservation du bâti, pour une Suisse en mutation. Elle promeut des pratiques architecturales durables et respectueuses du paysage, au travers d’une multitude d’événements culturels.
«Nous ne voulons plus concevoir un bâtiment sans considérer le contexte dans lequel il s’intègre», a déclaré Héloïse Gailing, secrétaire générale de la Fondation. «En rejoignant nos autres partenaires, la Vaudoise témoigne de son intérêt et engagement pour la valorisation et la diffusion de la culture du bâti». Avec un portefeuille de plus de 120 immeubles répartis dans toute la Suisse, c’est un acteur de taille qui se joint à ce porte-voix de l’environnement construit et paysager dans notre pays.
