PEUGEOT 508 SW PEUGEOT SPORT ENGINEERED
Le fauve est lâché
La Peugeot 508 PSE (ou «Peugeot Sport Engineered») est la voiture de série la plus puissante jamais produite par le constructeur. Le nouveau label «PSE», dont elle est la tête d’affiche, entend marier électrification et sportivité. Pour le meilleur ou pour le pire?
On a tendance à l’oublier, mais les berlines sportives font aussi partie de l’ADN de Peugeot. Avant que les Allemands et Italiens ne dominent la catégorie, Peugeot commit, dans les années 70-80 les turbulentes 505 Turbo, 405 Mi16 et la rarissime 405 T16. Près de 30 ans plus tard, le Lion nous propose une version délurée de sa 508 en berline comme en break, qui, signe des temps, exploite l’électricité à des fins de performance.
Un style affirmé
Saluée pour son élégance, la Peugeot 508 arbore une ligne «sport-chic» qui fait une quasi-unanimité. La mouture «PSE» exacerbe presque à outrance le sport, au moyen d’une calandre expressive, des jantes de 20 pouces, des accents vert «kryptonite» dans le bouclier et les étriers de freins, un diffuseur arrière ou les déflecteurs de bas de caisse latéraux. Nous vous laisserons juges, mais l’ensemble ne manque pas de présence. Notons enfin que seuls trois coloris sont proposés: gris, blanc et noir.
Tapageuse à l’extérieur, la 508 PSE joue la carte de l’élégance à l’intérieur. Cuir, tissu, alcantara et bois garnissent l’agencement, quelques touches «kryptonite» apportent ce qu’il faut de couleur. La qualité des matériaux comme la finition ont fait l’objet de beaucoup de soin. La disposition du cockpit avec l’instrumentation «i-Cockpit» en hauteur et le petit volant nécessitent de bien ajuster la position de conduite pour se sentir à l’aise. La ceinture de caisse très haute et le garnissage noir de l’habitacle pourraient incommoder les passagers arrière sensibles à la claustrophobie.
Du confort et de l’agrément
Peugeot n’a rien à apprendre de personne s’agissant des liaisons au sol et le prouve sur cette 508 PSE. Malgré des jantes de 20 pouces et un réglage du châssis plus sportif, le niveau de confort reste proverbial. La suspension pilotée y est pour beaucoup, mais même en mode «Sport», où elle se raffermit sensiblement, le bilan est positif. En corollaire, la direction tarée idéalement dirige un train avant à la précision chirurgicale, qui digère sans broncher le couple appréciable de 520 Nm. Même constat pour le train arrière, qui enroule avec maestria les tronçons sinueux, à tel point que les 1950 kg annoncés de l’engin ne se font ressentir qu’à l’extrême limite. La 508 PSE passe vite partout, dans un déploiement de puissance soutenu, mais que l’on aurait imaginé plus brutal.
Les trois moteurs (thermique et électrique à l’avant, électrique à l’arrière) développent une puissance totale de 360 ch, «distribuée» aux quatre roues via une boîte de vitesses automatique à huit rapports. La batterie de 11,5 kWh autorise théoriquement 50 km d’autonomie électrique pure; dans les faits nous avons péniblement atteint 32 km au maximum. Les différents modes de conduite permettent d’exploiter au mieux les énergies en fonction de l’envie du moment. Ainsi, en mode Sport, l’entier des ressources est disponible, tant qu’il y en a pour offrir les performances maximales. Batterie vide, la 508 PSE dispose toujours de son couple de camion, mais la finesse de la gestion hybride est perfectible. Le moteur thermique reste allumé très souvent alors qu’il n’y en aurait pas besoin, la boîte de vitesses se montre parfois lente et hésitante. Cela se ressent alors sur la consommation, qui peut atteindre 9 à 10 l/100 km à allure soutenue. Il convient dès lors de recharger le plus souvent possible, d’utiliser le mode 100% électrique en ville et «hybride» en-dehors. Dans ces conditions, la consommation s’abaissera à 6-7 l/100 km en utilisation quotidienne. Une conduite en bon père de famille nous a même crédité d’un joli 4,5 l/100 km.
Tarif salé
La plus puissante des Peugeot est aussi la plus chère. Offerte à partir de 69 170.- francs pour la berline et 71 450.- francs pour le break SW, la 508 PSE n’est pas à la portée de toutes les bourses, quand bien même l’équipement est ultra-complet. La sportivité électrifiée a un coût et attention aux coups de griffe!
Jérôme Marchon