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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

Seuls les chats ont neuf vies…

8 Déc 2021 | Edito

La scène se déroule non loin d’un quartier scolaire, où chaque matin des centaines d’enfants, ados et adultes se précipitent pour entrer en classe, de la maternelle aux classes professionnelles. Il est près de huit heures, le jour pointe à peine, les trottoirs sont bondés, la circulation dense.
A l’approche d’un rond-point, un jeune adulte, littéralement à fond sur sa trottinette électrique mise à disposition par notre Municipalité-Providence ne trouve rien de mieux que s’engager dans un gymkhana qui le fait passer de la route au trottoir en coupant allègrement un passage pour piétons. Toujours à fond. Quelques mètres plus loin, déséquilibré par un enfant chahuteur, notre «chauffard» perd la maîtrise de son engin, qui s’encastre dans une voiture en train de déposer ses passagers tandis que son pilote en est quitte pour une cascade digne du regretté Belmondo. Bilan sans gravité fort heureusement: une veste et un jean troués, quelques contusions, une belle cabosse et quelques griffes pour la voiture et une trottinette méchamment esquintée. On a malgré tout frôlé le drame, compte tenu de l’affluence et la quantité de mobilier urbain dans les parages. Et ce cas n’est pas isolé.
Si l’on peut, dans une certaine mesure, saluer l’usage et la mise à disposition par nos villes de solutions de mobilité alternative à deux roues, leurs usagers ne devraient en revanche pas oublier que la rue ne leur appartient pas. Les règles de conduite et du Code de la route valent pour tous. Par les vitesses élevées qu’ils atteignent, les trottinettes et vélos électriques sont de véritables dangers. Et en premier lieu pour leurs utilisateurs! Le port du casque? «Non, pas besoin, je ne vais pas vite». Se rendre visible? «Je vois ou je vais». Les feux, les ronds-points, les sens interdits? «C’est pour les voitures». Rouler à deux ou trois sur une trottinette? «C’est plus pratique, on ne loue qu’une trottinette». Voilà ce que m’a répondu la tête brûlée du jour… Le sentiment de liberté que procure ces engins ne doit pas faire oublier aux adeptes des deux-roues que, s’ils en ont deux, de roues, ils n’en ont pas moins qu’une seule vie.

 

Jérôme Marchon

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