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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

Plus c’est cher, mieux ça se vend…

10 Mai 2023 | Edito

Dans notre numéro «Luxe» d’il y a pile un an (voir Contact! de mai 2021), je vous expliquais que l’automobile de luxe ne connaissait pas la crise, portée notamment par une envolée spectaculaire durant la Covid, comme s’il fallait profiter du peu de temps qui nous restait potentiellement à vivre…

Or, bien que la pandémie soit derrière nous, la fièvre pour la voiture de luxe atteint de nouveaux sommets: les résultats des constructeurs volent de record en record. Plus de 1,5 million de véhicules de plus de 80 000 euros sont vendus bon an mal an dans le monde. Le segment des véhicules de plus de 500 000 euros a progressé de 14% entre 2021 et 2022. On ne compte plus les modèles épuisés avant même que le premier exemplaire soit sorti de chaîne.

L’exemple le plus parlant de cette euphorie est le Purosangue de Ferrari (voir p. VII). La marque a volontairement limité la production annuelle de son nouveau bébé à 20% de la production totale des autres modèles, afin de ne pas se transformer, comme Porsche, en constructeur de SUV. En se basant sur les chiffres de production de 2022 à 13 221 voitures, cela donnerait 2644 Purosangue pour 2023. Autant dire une goutte dans l’océan de commandes qui ont submergé Maranello. Qu’à cela ne tienne, Ferrari a suspendu les commandes et les heureux élus seront triés sur le volet. Les autres attendront. Cela dit, la rumeur se fait de plus en plus insistante sur l’arrivée d’un Purosangue plus sage, équipé d’un V8, voire d’un V6 hybride, dans les prochains mois.

Dans l’intervalle, ces problèmes de riche chez Ferrari démontrent encore une fois la demande énorme à laquelle doivent faire face tous les constructeurs de luxe. On ne dénombre plus les séries limitées et ultra-exclusives dans le très haut de gamme. Plus les modèles sont chers, plus la croissance est forte. Faut-il s’en offusquer? Pas le moins du monde; du côté des clients, chacun est libre d’utiliser ses deniers de la manière qu’il entend. Du côté des constructeurs, c’est une industrie comme une autre, destinée à être rentable avant d’être philanthropique. Et pour nous, passionnés, l’assurance de croiser en Salon, en rassemblement ou sur la route des engins exceptionnels, voire d’en prendre de temps à autre le volant… avec l’énorme avantage que la mélodie de leur échappement couvre les cris des aigris.

 

Jérôme Marchon

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