Les crises sont souvent synonymes de perte de pouvoir d’achat et de recherche de bons plans. Or, le marché de l’automobile de luxe a connu une envolée spectaculaire en pleine pandémie, de surcroît avec la pénurie de semi-conducteurs. Toutes les marques de luxe ont volé de record en record et ce sur plusieurs marchés, notamment chinois et américain.
Plusieurs raisons expliquent cette excellente santé. En premier lieu, la crise sanitaire a changé le comportement des consommateurs, qui se tournent vers les produits de luxe pour leur propre bien-être. Réalisant que la vie peut être courte, les acheteurs fortunés se ruent sur les produits les plus luxueux, quoi qu’il en coûte, pour assouvir leurs envies et profiter pleinement de la vie. Ensuite, la forte volatilité des marchés financiers a également poussé les épargnants à privilégier l’investissement dans des bien tangibles, portant ainsi la vente de véhicules de luxe et de collection, jugés valeurs sûres. Et puis l’argent non dépensé des budgets vacances et voyages permet aussi d’accéder à des gammes supérieures de véhicules. Cette augmentation de moyens se retranscrit notamment dans certains segments où, si le volume stagne, voire baisse, le chiffre d’affaires, lui, est en hausse soutenue. Cela veut dire que le prix moyen des véhicules augmente. A titre d’exemple, en 2021, le prix moyen d’une voiture vendue par Mercedes-Benz était de 54 000 euros, contre 38 000 euros un an plus tôt.
La tendance n’est pas près de s’inverser, surtout grâce à la Chine. Dans la première zone d’accumulation de richesse dans le monde, la voiture continue d’être un discriminant social extrêmement fort.