Il va y avoir du sport…

Une fois n’est pas coutume, profitons de la pause estivale dans une majorité de championnats de sport automobile pour y consacrer ce numéro de Contact! Rassurez-vous, loin de nous l’idée de nous lancer dans des analyses pointues de performance ou vous expliquer les réglages d’une Formule 1. En revanche, il nous a paru intéressant de dresser un panorama des acteurs romands, professionnels comme «gentlemen drivers», engagés dans les championnats internationaux et pour certains peu médiatisés. Le moins que l’on puisse dire est que les Buemi, Grosjean et Mortara sont les fi- gures de proue d’une impressionnante délégation! Il se peut malheureusement que nous ayons omis l’un ou l’autre de ces chevaliers des temps modernes dans notre recensement. Nous leur adressons par avance toutes nos excuses pour cet impair malencontreux.

Dans un tout autre contexte, il va aussi y avoir du sport à Berne avec la dernière idée lumineuse de notre ministre éclairée Simonetta Sommaruga: la limitation des autoroutes à 60 km/h. Rappelons que depuis des décennies, l’OFROU nous rabâche que la vitesse «idéale» sur autoroute est de 80 km/h, car elle permet de maximiser la capacité de l’infrastructure sans (trop) péjorer le temps de parcours. Qu’attend donc Mme Sommaruga de son test à 60 km/h? Une confirmation que le mécontentement des usagers est inversement proportion- nel à la vitesse? Les dégoûter définitivement de l’automobile? Jamais la mobilité individuelle n’a été aussi importante; les chiffres nous le prouvent année après année. En outre, les progrès technologiques dans les prochaines années accroîtront l’importance de la route tout en la rendant plus sûre. Transférer les usagers de la route, sur le rail, alors? Encore faut-il que l’infrastructure et la capacité des transports publics évoluent, puisque si l’on souhaite diminuer de 25% le transport individuel motorisé, il faut… doubler la capacité en transports publics. Je vous laisse inventorier les projets en ce sens en cours chez les CFF, qui préfèrent pour l’heure devenir la première régie immobilière de Suisse.

Si cette idée du 60 km/h sur autoroute se concrétise, elle va à l’encontre de la volonté manifeste des citoyens. Un comble pour un pays parangon de la démocratie! Diaboliser la mobilité individuelle, la route et ses usagers ne mènera nulle part. Imaginons plutôt une gestion intelligente de la mobilité, facile et disponible. Rappelons que la mobilité individuelle est l’expression de notre liberté en plus d’être un garant de prospérité. Il semble que ces deux valeurs échappent totalement à nos politiques.

Jérôme Marchon