Fortes turbulences en perspective

Dans mon billet du mois dernier, j’exposais la difficulté qu’éprouvent les constructeurs européens à suivre – sinon (re)définir – leur stratégie initiale autour de l’électromobilité. Entre-temps, une statistique intéressante est sortie. Elle met en perspective l’actuelle stagnation (en Suisse) des ventes de voitures électriques et la baisse constatée au niveau mondial depuis le début de l’année.

Parmi les constructeurs historiques européens, seules les voitures électriques de BMW et Mercedes-Benz sont parvenues, en 2023, à atteindre une part supérieure à 10% des ventes globales de la marque, à respectivement 15% et 12%.

Dans le groupe Volkswagen, la part toutes marques confondues atteint 8,5%, suivi par Renault (6,8%) et Stellantis (5,2%). Des proportions qu’il convient toutefois de nuancer avec le volume total des ventes de chaque groupe et le prix moyen des véhicules vendus.

Mais de manière globale, ces chiffres démontrent que l’électrification semble plus facile pour les marques premium, auprès desquelles la clientèle est moins sensible à la variante budget/prix. Plus que jamais, la barrière psychologique des 20 000 euros pour une voiture électrique se révèle cruciale afin de convaincre une majorité de clients européens

Et ce alors que l’alliance entre VW et Renault pour une citadine électrique a capoté, Mercedes-Benz, qui temporise le développement de sa prochaine plate-forme 100% électrique, Jaguar Land-Rover qui ne va finalement pas abandonner le moteur thermique de sitôt et Stellantis qui a annoncé prendre en charge l’exportation à l’international des véhicules électriques du chinois LeapMotor. Attachez vos ceintures, la poursuite du voyage va secouer!

Jérôme Marchon