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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

En quoi est-il responsable?

9 Mar 2022 | Edito

L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a de cesse de de déployer ses effets collatéraux. Je ne me prononcerai pas sur les tenants et aboutissants strictement politiques, géopolitiques et économiques du conflit, je n’en ai pas les compétences. Je m’interroge en revanche sur leurs effets sur le sport et le sport automobile en particulier. Nikita Mazepin était, jusqu’à samedi dernier, le seul pilote russe engagé en F1, au sein de l’écurie américaine Haas. Pilote «payant», il bénéficiait du soutien de son papa Dmitry Mazepin, copropriétaire du géant de la potasse Ural Kali. Cette société était le sponsor principal de Haas, qui dans un premier temps avait annoncé avoir retiré toute référence à son bailleur de fonds sur la carrosserie de ses bolides, avant de rompre toute relation avec lui et son fiston. Soit. L’affaire est «réglée», en apparence à tout le moins.
Dans les premiers jours du conflit, la F1 a annoncé l’annulation du Grand Prix de Russie. Compréhensible. De son côté, la FIA a décidé, la semaine dernière, d’autoriser les pilotes russes et biélorusses à concourir, mais sous drapeau neutre. Ce qui paraît somme toute conforme aux recommandations du CIO. En revanche, dans la foulée de la FIA, l’instance britannique du sport automobile, Motorsport UK, a décidé d’exclure les pilotes russes et biélorusses des compétitions sur son territoire. Quel intérêt y a-t-il à exclure ces pilotes des compétitions? Ce n’est pas à eux de payer les frais de décisions sur lesquelles ils n’ont aucune emprise. Cette problématique concerne finalement tous les sportifs «individuels» comme Medvedev en tennis, qui a récemment détrôné Djokovic de la première place mondiale. Sera-t-il exclu des prochains tournois? Si les instances dirigeantes se voulaient conséquentes avec elles-mêmes, elles devraient également exclure les sportifs chinois en raison des exactions perpétrées par le gouvernement de Pékin sur les Ouïghours, ou les Qataris, peu regardants sur les conditions des droits de l’homme dans leur pays et acteurs présumés du financement du terrorisme. Et les exemples sont multiples.
L’une des valeurs du sport est de réunir les Hommes en faisant fi des différences, appartenances et origines. L’indignation face aux récents événements ukrainiens est bien évidemment compréhensible, mais en aucune manière un athlète ne doit être pris en otage et payer le prix de problèmes engendrés par la géopolitique.

 

Jérôme Marchon

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