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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

Du SUV, encore du SUV, toujours du SUV…

13 Juil 2022 | Edito

En automobile comme ailleurs, les tendances stylistiques voire techniques sont dictées par les désirs de la clientèle. C’est le cas pour les SUV, notamment. Cette mode, née aux USA il y a longtemps, a connu un succès foudroyant depuis les début des années 2000 chez nous. L’ensemble des constructeurs, des « low-costs » à l’hyper-luxe, s’y sont mis. Les SUV ont contribué à vitaliser le marché, relancer certaines marques en mal d’innovation et surtout de marges. Il est aujourd’hui de notoriété publique que si Porsche n’avait pas lancé son Cayenne il y a 20 ans, la marque n’existerait probablement plus. C’est aussi le pari fait par Alfa Romeo pour sa métamorphose ou encore Aston Martin et Lamborghini, qui ont vu leurs ventes doubler. Car le SUV, véhicule mondial par essence – donc distribué sur tous les marchés sans adaptation majeure – permet d’admirablement maîtriser les coûts de production.

Mais si les constructeurs y trouvent leur compte, les clients aussi. Pour ces derniers, les atouts des SUV sont nombreux. Le sentiment de sécurité grâce à la position de conduite haute, la visibilité, dans une moindre mesure la transmission intégrale et les fortes motorisations, sont autant d’arguments en faveur du SUV. Il permet aussi de rouler différemment et véhicule à la fois du rêve et un statut social. D’ailleurs, il ne vous aura pas échappé qu’à l’intérieur même de la catégorie des SUV, celle des SUV coupés (profil avec ligne de toit plongeante) est en plein essor. L’évasion, l’aventure, les voyages vers les contrées exotiques, la découverte du monde, voire une certaine idée de la nature sont ainsi véhiculés. Sauf que cette démarche, à l’origine du Range Rover en 1970, a depuis été dévoyée par le succès et la diffusion de masse. Que n’entendons-nous pas comme sarcasmes à propos des SUV? Nous-mêmes les véhiculons parfois avec ironie, comme le fameux cliché du 4×4 qui ne connaîtra du baroud que la descente d’un trottoir en ville. La sous-exploitation du véhicule est la réalité pour bon nombre de modèles.

Toutefois, les cris d’orfraie des ayatollahs de l’écologie et les maux dont ils affublent les SUV sont en passe de ne plus avoir de légitimité. L’électromobilité prend son essor dans tous les segments, y compris celui des SUV. L’exemple de Mercedes-Benz et de sa gamme EQ avec 3 SUV sur 6 modèles en est la preuve.

En tous les cas, ce qu’il faut admettre, c’est que depuis 20 ans, les SUV ont contribué à l’évolution des voitures conventionnelles qui, pour certaines, s’en inspirent largement. Ou même qui ont conduit à leur disparition, comme les monospaces. Et leur marche n’est pas près de s’arrêter.

 

Jérôme Marchon

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