L’obligation faite aux élus Verts genevois de manger végétarien lors des repas officiels, outre faire rigoler toute la Suisse, démontre une nouvelle fois – et à leur détriment – l’incohérence d’un partie qui veut jouer dans la cour des grands sans en avoir les capacités.
N’y a-t-il pas d’autre combat prioritaire au sein des Verts genevois? S’agissant de consommation alimentaire, je m’étais arrêté aux visiblement anciennes positions louables du parti, prônant le respect des animaux et leur qualité de vie dans les élevages. Qu’ont-ils avalé de travers pour imposer maintenant l’abstinence de viande, qui plus est à géométrie variable? Car cette obligation incombant aux élus Verts est applicable uniquement en public. Point d’ingérence dans le cadre privé, encore heureux… «Faites comme je montre, pas comme je fais».
Cet épisode me permet de tirer un parallèle, osé peut-être, entre l’impact sur le climat de la production de viande d’un côté et celui de la mobilité individuelle de l’autre. Toutes deux nécessitent clairement un changement d’habitude dans les comportements, pour le bien de tous. Sur le fond, je crois qu’une majorité est de cet avis. En revanche, cette transition ne doit pas s’opérer à n’importe quel prix sur la forme, sans concertation, sans stratégie, sans vision à plus long terme. Bref, il convient de planifier un tant soit peu les actions. Les effets d’annonce et décisions à l’emporte-pièce tels que pratiqués par les Verts n’ont en règle générale aucune durabilité, voire pire, desservent à terme et très souvent la cause préalablement défendue. Que reste-t-il des fondements libertaires défendus il n’y a pas si longtemps par leurs parents ou grands-parents?
Reste à espérer que cet épisode végétarien risible serve de leçon aux évangélistes du tofu. Car à force d’imposer sans discernement leurs vues extrémistes – pour ne pas dire plus – aussi bien dans les paroles que les actes, ils perdront toute crédibilité. Et nombreux seront ceux ravis de voir le parti manger les pissenlits par la racine.