la fête des maires - Gretel Ginier, Syndique d’Ormont-Dessous/VD
«Nous allons inaugurer un chalet de montagne pour vivre comme autrefois»
Avec une superficie de 6402 hectares, Ormont-Dessous est une commune de montagne pleine de charme connue notamment pour sa station touristique des Mosses. Bien que peu peuplée, la commune vaudoise fait preuve de dynamisme avec des projets touristiques originaux tels qu’un vaste bassin de baignade naturelle au Col des Mosses et un vieux chalet authentique où l’on pourra vivre comme autrefois, le temps d’une expérience unique, comme l’explique Gretel Ginier, la très sympathique Syndique.
– Comment vous êtes-vous engagée en politique?
– Je venais de m’installer à Ormont-Dessous lorsque j’ai intégré le Conseil communal, ce qui m’a permis de découvrir et de participer à la vie de la commune. Après cinq ans au Conseil communal, je me suis présentée à la Municipalité et j’ai été élue en qualité de Municipale. Ces cinq années m’ont apporté beaucoup de satisfaction. La commune d’Ormont-Dessous est une très grande commune en superficie, mais ne compte que quelque 1200 habitants. La gestion des affaires est très différente d’une commune plus peuplée. Le Collège municipal est fortement impliqué dans tous les dossiers, ce qui rend le travail très intéressant. En 2016, la place de Syndique s’est libérée. Je m’y suis présentée et j’assume cette fonction depuis plus de huit ans avec plaisir.
– Envisagez-vous le Grand Conseil?
– Non. Pour siéger au Grand Conseil, il est à mon avis important d’être affilié à un parti politique, ce qui n’est pas mon cas. Je me suis présentée sur la liste de l’Entente communale d’Ormont-Dessous. Dans ma fonction de Syndique, j’ai le privilège d’être en contact direct avec la population. Je ne vais pas prétendre connaître tout le monde, mais il y a plus ou moins un lien avec chaque citoyen. En quelque sorte, nous sommes tous voisins.
– Est-ce que la population augmente?
– Oui, la commune progresse chaque année, bien que nous n’ayons pas une grande marge de manœuvre. Les quatre plans d’affectation ont récemment été révisés à la suite de l’adoption de la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire, ce qui limite les possibilités de nouvelles constructions. Autrefois, nous disposions de nombreux terrains à bâtir, mais un travail considérable a dû être entrepris pour réduire cette offre après l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi. Aujourd’hui, il nous reste encore quelques parcelles disponibles et nous avons des projets en cours pour des familles désireuses de s’installer chez nous.
Nous sommes déterminés à attirer de nouveaux habitants, car il est essentiel de trouver un juste équilibre pour offrir suffisamment d’opportunités professionnelles aux résidents, afin qu’ils n’aient pas à faire de longs trajets quotidiens. Dans cette optique, nous avons récemment inauguré un espace de coworking dans la Maison de commune, avec l’espoir d’attirer de jeunes familles. S’il y a la possibilité de télétravailler un ou deux jours par semaine, vivre à Ormont-Dessous devient une option de plus en plus attrayante.
– La commune est-elle bien desservie?
– Oui, à partir d’Aigle, nous sommes très bien desservis, avec trois ou quatre trains par heure en direction de Lausanne. Depuis Le Sépey, il y a également le train Aigle-Sépey-Diablerets, qui est largement utilisé par les étudiants et écoliers. Ces derniers ont la chance de pouvoir suivre leur cursus scolaire obligatoire au Sépey, ce qui n’a pas été simple à mettre en place; nous avons réussi grâce à la volonté commune des municipalités d’Ormont-Dessus et d’Ormont-Dessous, qui ont construit un nouveau collège intercommunal. Cela a été une décision importante pour éviter aux enfants de passer plusieurs heures dans les transports chaque jour. Par exemple, un élève de dix ans, domicilié aux Mosses et scolarisé à Aigle, devait auparavant passer deux heures en transport aller-retour. Une telle situation était intenable et ne favorisait pas l’installation de nouvelles familles dans la commune.
– Les infrastructures scolaires sont-elles adaptées?
– Oui, en ce qui concerne l’école, nous disposons de suffisamment de places. Entre le collège primaire et le bâtiment construit il y a dix ans, nos infrastructures sont bien adaptées aux besoins. Il y a quatre ans, nous avons ouvert une unité d’accueil pour écoliers (UAPE), afin d’accueillir les enfants avant et après les heures de classe. En revanche, nous n’avons pas de crèche, mais nous travaillons en partenariat avec des mamans de jour pour répondre aux besoins des familles.
– Quel type de logement les nouveaux arrivants cherchent-ils?
– Les personnes viennent principalement pour acheter des maisons individuelles, bien que les parcelles disponibles ne soient pas très grandes. Nous avons également un projet de construction d’une maison avec quatre ou cinq appartements au col des Mosses, où il reste des terrains suffisamment vastes pour accueillir des bâtiments plus importants.
Par ailleurs, nous avons observé une hausse assez significative des prix de l’immobilier ces deux dernières années. Aux Mosses, le prix au mètre carré varie entre 150 et 180 francs.
La commune possède également de nombreux terrains agricoles et de vastes forêts.
Une balade en été du côté du lac Lioson.
– Vous avez aussi des producteurs de lait pour L’Etivaz?
– En effet, nous sommes situés à la frontière avec la commune de Château-d’Oex, où est fabriqué le fromage L’Etivaz, et plusieurs producteurs de notre commune livrent leur lait aux fromagers locaux. La renommée de ce fromage constitue un véritable atout pour l’ensemble des communes de la région. L’Office du tourisme, par exemple, met en avant L’Etivaz sur le Col des Mosses, et nous avons l’intention d’inciter les touristes à visiter les caves de production pour découvrir ce produit emblématique.
– Qu’en est-il du tourisme?
– Nous devons développer un tourisme tout au long de l’année, un tourisme quatre saisons. Il y a sept ans, nous avons lancé le projet de baignade naturelle au Col des Mosses et le premier coup de pioche a été donné il y a tout juste un an. Ce projet comprend un grand bassin naturel, qui sera achevé en 2025, avec des plantes filtrantes régénératrices. Le plan d’eau couvrira 2000 mètres carrés; nous construirons également un restaurant. Ce dernier sera résolument typique et proposera des mets régionaux réalisés avec des produits locaux. Le budget global pour le bassin, le restaurant et les vestiaires est d’environ 6,2 millions de francs.
– Avez-vous d’autres projets en cours?
– Nous avons un chalet très ancien et isolé, qui n’était jusqu’à présent ouvert que quatre mois par an, de juin à septembre, en raison de son emplacement. Il est situé à environ deux kilomètres du centre des Mosses. La Municipalité a décidé de le transformer en un lieu un peu atypique, capable d’héberger jusqu’à 19 personnes. L’objectif est de faire découvrir la manière de vivre d’autrefois dans les montagnes. Le chalet ne disposera pas d’électricité, car il se trouve dans une zone de marais protégée. En hiver, l’accès se fera en raquettes. Les hôtes utiliseront de l’eau chauffée dans des chauffe-eaux alimentés par des panneaux solaires. La rénovation du chalet a coûté environ un demi-million de francs. Il s’agit d’un concept de tourisme différent qui, nous l’espérons, contribuera à augmenter le nombre de nuitées au Col des Mosses. Toute l’organisation doit être minutieuse, notamment pour le stockage du bois en prévision de l’hiver, car il est difficile de savoir si nous pourrons en amener en cours de saison, lorsque la neige rendra l’accès impossible. Nous sommes heureux de constater que les réservations sont déjà faites pour le mois de février, qui affiche complet!