Essayé pas pu!

Coup sur coup, la magistrate PLR de l’Instruction publique genevoise, Mme Anne Hiltpold, est intervenue pour mettre son holà. D’abord à l’école primaire de Lully/GE, qui espérait supprimer la Fête des Mères au profit d’une vaseuse «Fête de ceux qu’on aime»; ensuite à l’école primaire de Carl-Vogt, où la Fapse (Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève) entendait mener une recherche auprès des élèves. En effet, un questionnaire demandait aux parents des élèves de 5 à 10 ans de répondre sur le ressenti de genre de leur enfant, ainsi que sur le «sexe de votre enfant à la naissance», ce qui pouvait laisser penser que le sexe avait peut-être changé entre-temps. Le journaliste Antoine Menusier a adroitement mené l’enquête pour le média en ligne «Watson».
La magistrate a répondu immédiatement à l’indignation générale, tant à Lully qu’à Carl-Vogt: elle a recadré ces deux essais en disant «stop».
Le premier cas est un cas de wokisme où il s’agissait d’aligner sur une minorité d’élèves n’ayant pas de maman la large majorité qui tient à célébrer ce jour de fête. La structure de cette tentative avortée est claire: il suffit qu’un groupe apparaisse comme marginal parce que différent pour qu’aussitôt il rejoigne la liste interminable des victimes. Les Chevaliers de la Lutte interviennent alors pour s’afficher défenseurs de ceux qu’ils estiment discriminés.
Le deuxième cas est plus grave, parce qu’il entre dans la théorie du genre, véritable plaie de nos sociétés. En récusant l’existence de la réalité biologique du sexe, cette théorie prône l’effacement du corps: on a le genre qu’on ressent et peu importe la détermination génétique. Implémenter au sein même de l’Université les études de genre, c’est s’assurer l’appareil conceptuel des combats ultérieurs. L’habileté consiste à affirmer que la théorie du genre n’existe pas, tout en poursuivant dans le système scolaire l’infiltration goutte à goutte de cette conception quasi religieuse.
Mme Hiltpold a dit «halte». Bravo, mais sans l’appui des concitoyens, cet interdit ne suffira pas.