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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

Critique des idées pures

21 Déc 2022 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

Ah, la radicalisation!
Le parcours est toujours le même chez les radicalisés de tous bords.

Ah, la radicalisation! Le parcours est toujours le même chez les radicalisés de tous bords. Ces personnes ne sont heureusement pas toutes violentes, encore qu’on doive se demander si se coller les mains au bitume pour perturber la circulation ou si encoller sa joue contre un tableau de maître pour attirer l’attention sur la sacro-sainte cause climatique ne sont pas des actions violentes. Bien sûr, cela ne met pas en péril l’ordre républicain, ni ne cause la mort de quiconque, pas plus que le caillassage des vitrines des bouchers par les véganes radicaux. Mais tout de même!
Quoi qu’il en soit, cette galaxie radicalisée, ces extrémistes suivent le même processus graduel, à telle enseigne que ce sont les mêmes acteurs qu’on retrouve en même temps dans tel groupuscule contestataire et dans tel autre.
L’étape numéro un part d’un constat très simple, que tout le monde peut dresser: «Cela n’est pas juste, cette situation est injuste». Le domaine de l’injuste est vaste, parce qu’un monde parfait n’existe pas, pas plus aujourd’hui qu’hier. L’étape numéro deux consiste à généraliser ce constat: «Il existe une injustice systémique», que ce soit dans la répartition des richesses, les discriminations supposées, les préférences sexuelles, la sauvegarde de la planète, les maladies ou les épidémies, etc. La troisième étape tend à désigner les responsables de cette injustice: souvent les hommes politiques, ou bien les utilisateurs de voitures, les machistes, les riches, les racistes, les médecins, les administrateurs «incompétents», la société, le capitalisme, le christianisme. On le constate pour la Covid, pour la pénurie d’énergie, pour l’inflation, pour la mobilité, pour le réchauffement, pour les réfugiés… La conviction partagée est qu’il faut agir fermement!
Le quatrième seuil, que tous les radicalisés ne franchissent pas, est celui de la violence. Là, il n’y a pas de limites. Les soldats de Dieu et de la juste cause sont prêts à tout, et notre histoire récente, quotidienne, le prouve: mourir et faire mourir pour des idées pures!