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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

Être aussi nul que le plus nul

25 Mai 2022 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

L’Université, lieu par excellence de l’universel, est contestée au motif qu’elle entend soutenir une vision générale des thèses à discuter et à disputer!

«Ton livre, on ne l’a pas lu, c’est de la merde!». Pour la deuxième fois en quelques semaines, des militants LGBTIQ+ violents ont empêché qu’au sein même de l’Université de Genève se tiennent des conférences-débats autour du thème de la transsexualité. Hurlant des slogans, tapant sur des casseroles, vociférant, ces excités préfèrent la censure à la discussion, les gros mots à l’exposé des raisons et la vulgarité à la finesse.
Non seulement ce n’est pas leur droit (plainte a été déposée), mais encore une Université, depuis le Moyen Age, est un des lieux où les livres se discutent, se nuancent, et où la liberté d’expression devrait primer. Ainsi, on leur a proposé de participer à la discussion, afin de faire valoir leur point de vue. Mais, stupeur, on apprend de la bouche d’une journaliste de la RTS qu’ils ne veulent pas discuter parce qu’ils jugent le débat inégalitaire! En effet, les uns maîtrisent la rhétorique et l’art de l’argumentation, et eux sont condamnés à ânonner quelques propos violents et stupides. C’est cet aspect qui est intéressant: pour parler d’égal à égal, il faudrait déposer la culture propre à chaque participant, renoncer à l’intelligence des uns et des autres, museler l’art oratoire pour se mettre au niveau des plus incultes. Cette vision de l’égalité, qui marine chez nous depuis l’école primaire jusqu’au baccalauréat, consiste à renoncer à toute universalité des propos: seuls les Noirs peuvent parler des Noirs, seuls les homosexuels peuvent disserter sur l’homosexualité, seul un trans est à même de parler des trans, et seuls des borborygmes violents peuvent être compris par ceux qui épousent la même cause.
Cette négation de toute discussion rationnelle se fonde sur le sentiment communautariste prôné par des minorités qui entendent imposer leur loi. Et l’Université, lieu par excellence de l’universel, est contestée au motif que, justement, elle entend soutenir une vision générale des thèses à discuter et à disputer. Brûlons les livres!