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L’ÉDITO DE JÉRÔME MARCHON

Du lien entre énergie et fiscalité…

13 Avr 2022 | Edito

Jeudi soir dernier, j’écoutais nonchalamment nos confrères de Forum, sur les ondes de la RTS La Première, qui organisaient un micro-débat entre la sénatrice Johanna Gapany et le conseiller national Samuel Bendahan. Le sujet: la préservation du pouvoir d’achat des Suisses dans un contexte de hausse des prix.

Il y a bien entendu la problématique immédiate, illustrée par la flambée du prix des carburants à la pompe, hausse qui de facto se reportera sur l’ensemble du panier de la ménagère. C’est un fait, le coût de l’énergie est élevé et restera cher à l’avenir. Rappelons qu’une composante importante du prix de l’essence est la ponction de taxes (plus de 55% du prix à la colonne). L’Etat tire donc un joli pactole de prix des carburants élevés comme nous les connaissons aujourd’hui. L’impact sera en revanche inégal sur la population; si les plus hauts revenus peuvent supporter une inflation globale des prix de 2% ou 3%, les revenus les plus modestes – déjà étranglés – ne s’en sortiront plus. Alors oui, plusieurs pistes sont envisageables dans l’immédiat, comme la suppression de la « taxe sur la taxe », l’imposition de la TVA sur les taxes prélevées sur chaque litre d’essence. La gauche, elle, y va de ses propositions d’usines à gaz, si je puis dire, pour un contrôle des prix sur certains biens de consommation et/ou un ciblage des aides. Nous verrons bien ce qui sortira des cuisines bernoises de nos élus pour faire face à la situation… s’ils parviennent à un compromis.

Mais la réflexion doit aussi se porter sur le plus long terme. Cette relation entre énergie et fiscalité concerne non seulement l’essence et le diesel, mais aussi le gaz et surtout l’électricité dans le contexte d’une transition vers l’électromobilité. Dès lors, où est-ce que l’Etat viendra récupérer le « manque à gagner » résultant de l’abandon des carburants fossiles dans un contexte de prix élevés de l’énergie? Comment inciter et promouvoir une transition sans moyens financiers? Personne n’a la réponse. Il y a bien sûr le serpent de mer du «Mobility Pricing», qui consiste à imposer les kilomètres parcourus mais qui, encore une fois, imposera plus durement les usagers contraints à la mobilité individuelle, du fait de leur éloignement géographique ou les horaires fixes de travail.

Ceci démontre une nouvelle fois la nécessité de la conduite d’une politique de la mobilité concertée, réfléchie et planifiée, qui tienne compte de tous les
acteurs et enjeux au niveau national. 

Jérôme Marchon

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