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Les quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau

Rabbi Jacob

18 Oct 2023 | Les 4 vérités de Jean-Marc Vaudiau

Un événement qui se passe à plusieurs milliers de kilomètres est capable de modifier préventivement la célébration anodine d’un anniversaire!

Du 16 au 21 octobre avait été prévue à La Ciotat une exposition programmée pour fêter les cinquante ans du fameux film «Les aventures de Rabbi Jacob», avec Louis de Funès. Il devait simplement s’agir d’une exposition avec photographies, correspondances et scénario original du film. Or on apprend que cet événement a été différé en raison de la peur engendrée par le conflit en Israël. Ce report, bien sûr, n’est pas d’une importance excessive en soi. Mais il s’agit d’une fiction, d’une comédie en plus, qui jouit d’une grande popularité. Tout le monde a ri à ces aventures, à ces grimaces.
Donc un événement qui se passe à plusieurs milliers de kilomètres est capable de modifier préventivement la célébration anodine d’un anniversaire! Quelques jours après l’attaque lancée par des terroristes du Hamas sur le territoire israélien, une comédie vieille d’un demi-siècle pourrait attiser chez nous la haine, voire des attentats antisémites. C’est dire combien l’immigration a dénaturé la culture républicaine, et combien elle a installé la poltronnerie au sein même des milieux culturels.
L’autocensure est devenue une norme: qu’on se retienne de jeter de la boue sur les religions ainsi que sur leurs livres sacrés par respect pour les croyances est une chose; qu’on renonce à célébrer une œuvre de fiction parce que possiblement elle pourrait réveiller la bête immonde en est une autre.
Lorsqu’un Etat ne parvient pas à réprimer les manifestions de rue où on entend crier «Morts aux Juifs!», lorsque Mohammed Merah tire une balle dans la tête d’une fillette juive de huit ans et que d’aucuns le justifient en prétendant que cela «venge les enfants de Gaza», lorsqu’on met sur le même pied des actes de guerre et des actes terroristes, lorsqu’on renvoie dos à dos le Hamas et Israël, pas besoin de faire un pas de géant pour comprendre dans quel désert intellectuel et moral nous sommes descendus. Je n’approuve pas l’entier de la politique d’Israël; si l’antisionisme est une chose, l’antisémitisme en est une autre. Et c’est l’antisémitisme qui a fait reculer La Ciotat.