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Des bijoux porteurs de sens
S’inspirant de l’histoire, Renilde Vervoort imagine une joaillerie colorée au design pur et efficace. Installée dans le canton de Vaud, elle travaille avec sa fille, formant un duo créatif sensible; elles ont créé la marque Sassi.
Tout commence à l’autre bout du monde, à Manille, où Renilde Vervoort a suivi son mari, expatrié, pour une multinationale suisse. Docteur en histoire de l’art et passionnée par les bijoux, Renilde Vervoort réalise une première pièce inspirée par un collier romain pour les 18 ans de sa fille Hannah, à partir de sa pierre de naissance, une aigue-marine. Le résultat enthousiasme Renilde et Hannah, aujourd’hui architecte, donnant lieu à un duo créatif: chaque nouveau bijou porte la vision d’Hannah.
De retour en Suisse et installée sur la Riviera vaudoise, Renilde Vervoort poursuit le développement de sa marque, cultivant un style minimaliste et coloré. Mais la démarche de la créatrice va au-delà de la pure esthétique du bijou. S’inspirant de la richesse des univers de l’art, de l’architecture et de l’histoire, ainsi que de différentes influences culturelles, chaque pièce est porteuse de sens, racontant «des histoires qui résonnent en chacune de nous et nous connectent intimement à nos clientes», explique Renilde Vervoort.
Les collections, contemporaines tout en restant intemporelles, mettent en scène les pierres de couleur, créant un kaléidoscope joyeux de teintes fraîches. C’est le cas des créations de la ligne Opus Incertum, composée d’une subtile architecture de formes arrondies, de volumes audacieux et différentes pierres bleues, évocation des couleurs changeantes d’une mer baignée de soleil ou d’un lac cristallin. Cette légèreté trouve un écho dans la collection Confetti, où les pièces sont habillées de cabochons de tourmaline verte, de péridot vert citron, de citrines dorées ou encore de tourmaline rose. Un arc-en-ciel joyeux et insouciant aux couleurs sucrées.
Des pièces inspirées de l’histoire
L’intérêt pour l’histoire de Renilde Vervoort s’exprime dans les collections Nika et Tanit. La première trouve ses racines à l’aube du XXe siècle, près d’Assiout, en Egypte, où un important trésor de pièces de monnaie et de bijoux byzantins, datant du début du VIe siècle, a été découvert. Parmi les bijoux, les archéologues ont révélé une chaîne en or, aujourd’hui conservée au British Museum, qui pourrait avoir été portée par l’impératrice Théodora elle-même. Pièce emblématique de la collection Nika, le médaillon ajouré en or rose s’associe à la nacre et se décline en collier, bracelet, boucles d’oreilles et bague.
La deuxième collection, Tanit, est constituée de bijoux réalisés avec des pièces de monnaie anciennes dont certaines ont plus de 2000 ans. Renilde Vervoort a, par exemple, imaginé une bague à partir d’une pièce rare frappée à Zeugitane, Carthage, entre 350 et 320 av. J.-C, où figurent, sur l’un des côtés la déesse Tanit, et de l’autre, un cheval. La pièce est entourée de plusieurs rangs de diamants.