L’Hamamélis, que l’on appelle également «noisetier des sorcières».

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Foin des idées reçues!

Vivent les belles d’hiver…

2 Fév 2022 | Culture, histoire, philosophie

Contrairement à certaines légendes, le jardin, en hiver, n’est pas nécessairement triste, dépourvu de couleur, voire d’odeur. Certains arbustes bravent les intempéries pour fleurir avec générosité et attirer de loin les insectes pollinisateurs.

L’extraordinaire floraison de l’Hamamélis, que l’on appelle également «noisetier des sorcières», survient au cœur de l’hiver, de janvier à mars. Si son feuillage est caduc, ses branches nues se couvrent d’une floraison de fleurs aux pétales fripés et à la forme curieuse, mais qui restent absolument flamboyantes et vont, selon les variétés, du jaune soufré au rouge, en passant par le cuivre. Leur senteur évoque le miel.
Issus de croisements entre H. Japonica et H. mollis, les Hamamelis x intermedia sont les plus courants. Parmi eux: ‘Arnold Promise’ à fleurs jaune d’or à calice pourpre et au parfum subtil; ‘Jelena’, pétales jaune ocre teintés de rouge à la base; ‘Diane’, grandes fleurs grenat, parfumées en fin d’hiver; ‘Ruby glow’, fleurs rouge cuivré.
Rustique (-20°C à -30°C), l’hamamélis s’installe en sols légers, acides et non calcaires, à mi-ombre, abrités des vents.

Le Chimonanthe «douceur d’hiver»

Pas très commun, rustique (-15°C), le Chimonanthe précoce (Chimonanthus praecox) est pourtant un arbuste particulièrement intéressant. Ses feuilles qui, avant de tomber, ont pris une magnifique couleur jaune, sont remplacées, sur bois nu et au moindre radoucissement, de décembre à mars, par de jolies petites fleurs en forme de clochettes, jaune soufré et pourpre. Ces fleurs, dont le parfum peut se comparer à la fragrance des narcisses, comptent probablement parmi les plus parfumées des fleurs de l’hiver. Ce qui lui vaut, outre-Manche, l’appellation de «douceur d’hiver». Seul petit bémol: sa croissance plutôt lente demande qu’on ait une certaine patience avant de le voir fleurir. Généralement plusieurs saisons après la plantation! En boutons, coupées, les branches fleurissent également longtemps à l’intérieur. Aime le soleil et les sols normaux et frais.

Le Bois-Joli

Appelé Bois-joli ou Bois-gentil, le Daphné, (Daphne mezereum) s’épanouit, de février à avril, en une multitude de très délicates inflorescences tubulaires rose pourpré, qui embaument le jasmin et la jacinthe. C’est un arbuste à port dressé, dont les premières feuilles apparaissent deux mois après la floraison au sommet des tiges, avant de recouvrir entièrement les rameaux de l’année. De petites drupes rouge écarlate (toxiques mais appréciées des oiseaux) se développent sur les rameaux non feuillés de l’année précédente.
Avec des notes évoquant tout à la fois le jasmin, l’œillet et le clou de girofle, Daphne odora est certainement le plus parfumé de tous.
Le Bois-Joli est un arbuste très rustique (de – 20°C pour les parties aériennes à -30°C), à croissance lente, qui apprécie un sol léger, légèrement calcaire et bien drainé, au soleil ou à mi-ombre.

Le Chimonanthe précoce.

Le jasmin d’hiver

Elles apparaissent sur des rameaux totalement nus à la faveur des radoucissements en plein hiver et illuminent le jardin de décembre au mois de mars. Elles, ce sont les petites fleurs étoilées d’un très beau jaune du jasmin d’hiver (Jasminum nudiflorum). Contrairement aux autres espèces de jasmin qui sont des lianes, le jasmin d’hiver est un arbuste à branches retombantes et feuillage caduc, capable de résister à des températures pouvant descendre jusqu’à -15°C. Contrairement aux autres aussi, il n’a malheureusement pas d’odeur.
Le jasmin d’hiver existe en variété naine Jasminum nudiflorum ‘Nanum’ et Jasminum nudiflorum ‘Aureum’, aux feuilles dorées.
Se plaît dans un sol riche, humifère, sans humidité stagnante, en plein soleil ou à mi-ombre.

 

Denise Filippi