lectures
Trois livres, trois manières de vivre et d’habiter
Au commencement était la caverne, qui n’offrait qu’une protection minimale et un confort sommaire, mais permettait au moins de garantir une certaine survie. Puis vinrent des formes d’habitat plus élaborées, à la fois concrètes et spirituelles, qui donnèrent naissance à la civilisation. Trois livres parus récemment se baladent dans cette très longue histoire…
«Errances dans le Japon mystique»,
par Richard Collasse. Editions Desclée de Brouwer
Errances dans le Japon mystique
Déjà auteur de plusieurs romans et d’un magnifique «Dictionnaire amoureux du Japon», pays où il a vécu plus de cinquante ans et dont il maîtrise parfaitement la langue, Richard Collasse est un homme d’affaires basé à Genève où il dirige la maison de luxe Chanel. Dans ce nouveau livre, il raconte sa découverte du Japon, à 20 ans, en expliquant les principes fondateurs et les valeurs à l’origine de son harmonie tant culturelle et humaine que spirituelle. Mêlant animisme et bouddhisme, sa religion d’origine, le shintoïsme, littéralement «la voie des esprits», diffuse une douce et entêtante séduction venue du fond des âges qui, paradoxalement, parle de plus en plus au monde moderne.
«Egypte mon amour», par Christian Jacq,
XO Editions
Egypte mon amour
«J’aime l’Egypte pharaonique, d’un amour de l’âme, depuis l’enfance. Venez, je vous emmène en Egypte». Auteur d’innombrables livres à succès – «Champolion l’Egyptien», «Le Lotus d’or», «Les mystères d’Osiris»… – et auteur également, dans un tout autre genre, d’une série de polars mettant en scène un héros au charme suranné, l’ex-inspecteur Higgins de Scotland Yard, Christian Jacq raconte dans ce livre sa passion dévorante pour l’Egypte, «le voyage d’une vie» comme il le dit.
Les pyramides, bien sûr, les jardins, les constructions de toute sorte, la vallée des Rois, le désert et les espaces infinis, l’immense mystère de cette histoire plusieurs fois millénaire qui, à sa manière, a déjà traversé le temps. «Ce que nous offre l’Egypte pharaonique, conclut Christian Jacq, c’est une vie au-delà de la mort et de l’existence, au-delà du temps et de notre propre histoire, si limitée (…). Et n’oubliez pas que, grâce à Isis, l’amour sera toujours plus fort que la mort si vous recherchez la lumière». Un livre dynamique et joyeux, un livre qui fait du bien!
«L’amour des lieux», par Thierry Paquot,
Editions PUF
L’amour des lieux
C’est un auteur prolifique, à la fois philosophe, essayiste, prof d’Université, qui ne cesse de questionner tout ce qui concerne les mille et une manières de vivre et d’habiter, de l’urbanisation planétaire aux utopies plus ou moins écologiques. Un esprit encyclopédique, totalement libre et indépendant, qui explore tous les registres – fonctionnel, esthétique, culturel, spirituel – et invite à la réflexion. Dans son nouvel ouvrage, «L’amour des lieux», Thierry Paquot interroge le sentiment intime qui se crée instinctivement, souvent inconsciemment, avec un lieu, quel qu’il soit.
«Lors d’une soirée avec des amis, explique-t-il, chacun fait part du logement dont il conserve un excellent souvenir. Pour l’une, incontestablement, c’est sa première chambre d’étudiante, au sixième étage sans ascenseur par l’escalier de service d’un immeuble haussmannien, avec une toute petite fenêtre qui donnait, au loin, sur le Sacré-Cœur. Pour un autre, une colocation à Bologne avec une splendide terrasse débordant de plantes dans d’énormes pots peints de couleur ocre. Du premier logement, nous sommes vite passés aux destinations enivrantes, comme New York, Rio, Grenade, Marrakech, Puna, Cali, Valparaiso, Cracovie ou encore Copenhague».
Autant de lieux divers et variés qui créent forcément une relation particulière, une sensation, un feeling. Car comme le dit Thierry Paquot, «tout lieu agit sur vous, instinctivement on ressent une complicité ou une hostilité avec un endroit, une maison, un paysage. On y revient fréquemment, physiquement ou en rêve, ou alors on les déteste au point de cauchemarder. (…) Tous les lieux ne sont pas amènes, mais c’est à partir d’eux que l’on mémorise sa propre existence».
Ce que propose Thierry Paquot, finalement, c’est d’apprendre à ressentir l’atmosphère d’un lieu et, si possible, de la deviner à l’avance, par exemple avant de déménager ou de choisir une chambre d’hôtel ou un chalet de vacances.