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Malgré les temps de pandémie

Tel le Phœnix, le Maxime renaît

15 Déc 2021 | Culture, histoire, philosophie

Le célèbre cabaret genevois a rouvert ses portes, après des années de fermeture. Toujours mythique et abandonnant l’anglicisme «Maxim’s» dont le mauvais exemple était venu de… Paris!

Créé en 1908, le célèbre Maxime faisait peine à voir de l’extérieur depuis de trop nombreuses années, avec ses affiches jaunies dans des vitrines poussiéreuses. On passait à côté sans y prêter attention. Et puis, fin novembre 2021, la lumière est revenue, la file d’attente à l’entrée aussi. Tel le Phœnix, le Maxime renaît de ses cendres. Petite différence avec «le temps d’avant», on doit désormais dégainer son certificat Covid et sa carte d’identité pour pénétrer dans les sous-sols.

Magique

A l’entrée du Maxime, des femmes bien élégantes déposent leur manteau au vestiaire au bout d’une première série d’escaliers. Deuxième série d’escaliers et là, on va découvrir le nouveau Maxime. Ouverture du rideau. C’est magique. On se replonge dans des nuits folles avec ce décor rococo entièrement rénové, cette moquette aux fleurs sombres, ces lampes Art déco, ces banquettes rouges en velours et cette scène identique au cabaret parisien, qui monte et descend. Le prix des travaux? Plusieurs centaines de milliers de francs.
Il y a déjà du monde en ce samedi de décembre à 19h, alors que l’établissement vient d’ouvrir ses portes. Il faut dire qu’on l’attendait, le Maxime. «Nous avons repris le bail en octobre 2019, engagé le personnel. Et puis la Covid-19 est passée par là…», constate Denis Fragnière, l’administrateur des lieux. Les coupes d’entrechoquent. A l’évidence, tout le monde semble ravi de se retrouver dans ce lieu mythique, racheté en 1999 par feu le couturier Pierre Cardin, et dont les portes sont restées closes pendant une vingtaine d’années dès avant la mort de ce dernier en 2020.

C’est magique. On se replonge dans les nuits folles, décor rococo entièrement rénové, moquette aux fleurs sombres, lampes Art déco…
Adresse à retenir: 2, rue Sigismond-Thalberg.
L’affiche créée à l’époque de Bob Azzam, dans les années 1950.

Six cents mètres carrés de plaisir

Les «anciens» côtoient des plus jeunes, au milieu des mini-hamburgers, des petits fours et des coupes de champagne. «Tout le cocktail a été préparé dans notre cuisine», indique Denis Fragnière, en nous faisant faire le tour du propriétaire de
600 m2 d’espace de fête au total.
Un ange blanc et un démon rouge sur échasses se déplacent au milieu des convives. Des magiciens mélangent avec habileté spectacle et illusion. La scène est ensuite prise d’assaut par un pianiste, une chanteuse. Top. «A l’avenir, nous aurons des spectacles de magie, de danse et de musique tahitienne, mais aussi Allan Adote, chanteur de rythm’and blues, qui termine sa tournée à l’Olympia, accompagné d’un des meilleurs guitaristes de Paris, Yvon Rosillette, et du pianiste Lindsay Thomas, de la tournée des Années 80», ajoute l’administrateur.

«Pas un pince-fesse»

Prochainement au programme, on pourra découvrir les danseuses des meilleurs cabarets de Paris. Dans cet univers magique, féérique et raffiné, vous découvrirez ce lieu hors du commun et une programmation de spectacles de haute qualité.
En un mot, du cabaret comme on l’aime et comme on n’en trouve plus à Genève depuis de nombreuses années. Au Maxime, on peut s’amuser en emmenant sa femme pour dîner, des collègues pour discuter, etc. L’établissement ouvre à 18h pour l’apéro. Le dîner-spectacle a lieu de 21 h à 3 h et après, place à la danse jusqu’à cinq heures du matin.
A moyen terme, la société propriétaire envisage d’installer un fumoir au fond de l’établissement, avec un côté pour les cigares, un autre pour les cigarettes.
Denis Fragnière insiste sur une chose: ce ne sera pas un pince- fesse! Mais du beau spectacle, avec une restauration de qualité, dans un cadre enchanteur. C’est aussi un vrai pari pour Genève et pour cet établissement qui a connu la direction du chanteur Bob Azzam, avant de voir sa réputation quelque peu ternie dans les années 90 à l’époque où certains Russes faisaient plus pour l’art du blanchiment que pour celui du cabaret. Mais adieu les mauvais souvenirs et place au spectacle!

 

Valérie Duby

Chez Maxime, 2 rue Sigismond-Thalberg, 1201 Genève.
Ouvert du mercredi au dimanche de 18 h à 5h, musique live et dîners spectacles les vendredis et samedis. Réservation 022 309 3030, tenue correcte exigée. Pass sanitaire obligatoire.