L’Orient en Valais

Passionnée de spiritualité et de philosophies orientales, la Genevoise Solange Demole avait déjà créé à Champéry/VS, en 2004, un centre spirituel intitulé Ganesha, le dieu de la famille dans la mythologie indienne. Elle vient d’inaugurer mardi 21 juin, jour du solstice d’été, un nouveau centre spirituel, plus grand, plus ambitieux, qu’elle a baptisé le Grand Ganesh. Un bâtiment en bois conçu par le célèbre ingénieur bois Thomas Büchi, dans le strict respect des principes de la géométrie sacrée.

Quand une spirituelle, Solange Demole, rencontre un spirituel, Thomas Büchi, cela donne un centre spirituel érigé en un lieu magique où les flux d’énergie vibrent de manière puissante et harmonieuse, à la fois forte et douce. Passionnée de spiritualité depuis toujours, Solange Demole avait créé Ganesha, institution où elle organisait des stages, des séminaires, des retraites. Une aventure unique et un succès qui n’a cessé de croître, au point d’exiger davantage d’espace! Elle vient d’inaugurer la semaine dernière, juste à côté, un deuxième centre, le Grand Ganesh, qui pourra accueillir davantage de personnes en recherche de ressourcement spirituel.

Le dieu de la famille et de la joie de vivre

«J’ai voulu créer un lieu où les gens puissent retrouver une liaison spirituelle qui ne soit plus seulement horizontale, mais verticale, explique Solange Demole. Bien sûr, il y a des endroits conviviaux dans la vie quotidienne, les cafés, les cinémas, le bowling, que sais-je, mais les gens ont aussi envie de retrouver parfois un certain silence, une certaine maîtrise, un lieu où ils peuvent prendre de la distance et réfléchir à leur vie. C’est pourquoi nous allons proposer des stages de spiritualité au sens large: yoga, tai-chi, qi gong, méditation… Ganesh est le dieu de la vie joyeuse et du plaisir: il aime manger et boire, il aime faire la fête et il déteste l’ascèse et la privation. Chaque année, en Inde, il y a de grandes fêtes pour Ganesh, qui sont des fêtes tonitruantes. Mais ces célébrations sont aussi l’occasion de réfléchir au sens de notre vie car Ganesh est assis sur un rat et ce rat, c’est notre ego».
Le Grand Ganesh a déjà trouvé son nom, mais il pourrait en changer. «Vous n’auriez quand même pas voulu que je l’appelle Sam’suffit, dit Solange Demole en riant. Comme j’avais déjà le chalet Ganesha, j’ai suivi la voie de la facilité. Mais je pourrais encore changer de nom si je trouve mieux. Je me rappelle que, durant une semaine après sa naissance, j’appelais simplement ma dernière fille «Bébé», parce que j’hésitais sur son nom. Finalement, j’ai choisi Charlotte, parce que ça lui allait bien avec ses petites joues, ses yeux…».
Le Grand Ganesh, donc, est situé face aux Dents du Midi et face à la Dent Blanche, qui forment devant lui comme un mur gigantesque, une espèce de muraille imprenable qui n’est pas hostile, mais au contraire protectrice et apaisante. Le chalet se love dans le paysage et capte les énergies qui baignent tout alentour: le ciel immense, les montagnes, les forces invisibles, les torrents ou les ruisseaux troublants, le mystère à fleur de peau…

«J’ai voulu créer un lieu où les gens puissent retrouver une liaison spirituelle».

Un endroit idéal, face aux Dents du Midi et face à la Dent Blanche.

Entre vaisseau spatial et nef de cathédrale

«Le Grand Ganesh parle de lui-même, reprend Solange Demole, il est bien ancré dans la terre, ouvert aux cimes qui l’entourent, à mi-chemin entre vaisseau spatial et nef de cathédrale. Mon ami Thomas Büchi l’a conçu avec une vision humaniste, pour en faire un lieu de rencontre avec soi-même et de partage. Du temps de Saint-Benoît, les vaisseaux de pierre étaient des vaisseaux alchimiques, c’était au IXe ou au Xe siècle. Les cathédrales étaient édifiées pour 1000 ans, mais dans les temps que nous vivons, chacun devra être sa propre cathédrale. Que le Grand Ganesh accueille les belles familles d’âmes en quête de ressourcement, c’est mon souhait!».

Un bâtisseur inspiré

Le Grand Ganesh se présente comme un grand chalet tout en longueur, effilé, sur deux étages: une salle au rez-de-chaussée, capable d’accueillir deux ou trois cents personnes, ainsi qu’un vaste lobby et une cuisine; et puis, à l’étage, des salles de repos qui baignent dans une atmosphère de tendresse et de tranquillité. Au sous-sol, des chambres pour les professeurs. Tout est en bois, bien entendu!
Déjà auteur du Palais de l’équilibre, l’attraction de l’Expo.02 à Neuchâtel, puis du Refuge du goûter, au Mont-Blanc, Thomas Büchi a conçu le Grand Ganesh comme un lieu d’exception capable d’accueillir et de stimuler la vie spirituelle. Il est lui-même alchimiste, grand spécialiste des traditions ésotériques, pèlerin cette semaine et pendant un mois sur le chemin de Compostelle, et ce chalet est comme l’aboutissement de toutes ses connaissances et de toutes ses intuitions. «Tout est construit selon le nombre d’or et selon la coudée royale égyptienne, et non pas selon le système métrique. Ce sont les mesures utilisées par les constructeurs des pyramides, en Egypte, puis par les bâtisseurs de cathédrales en Europe. Tout cela donne un lieu avec une fréquence vibratoire exceptionnelle, qui favorise et dynamise la spiritualité».
C’est une symphonie intérieure, en quelque sorte, qui naît de ces proportions ancrées dans la tradition la plus pure et de la rencontre entre quatre essences de bois, toutes d’origine suisse. A l’extérieur le mélèze, «l’arbre de connexion avec le divin et la spiritualité», et, à l’intérieur, le frêne, «symbole de longévité et de renaissance», l’épicéa, «l’arbre porteur de vie qui exprime la victoire sur les ténèbres», et le chêne, «l’arbre de la sagesse et de l’ancrage avec ses racines profondes».

Robert Habel