Philosophie immobilière

Pour les besoins comportementaux et alimentaires d’une poule d’espèce ordinaire, il faut compter 20 mètres carrés de surface de vie sur terre. Soit un carré de 4,472 mètres de côté. A chacune sa place de liberté dans les joies du poulailler. Il y a 12 milliards d’hectares de sol et d’espaces marins bio-productifs. Ce qui correspond à environ 2 hectares d’allocation par être humain. Cependant pour les faire exister sans trop les priver, il faut dix hectares par Américain ou Européen. Un peu de calcul, un hectare c’est
10 000 m2, dix hectares c’est 100 000 m2. Soit un carré de 316,223 mètres de côté. La surface d’un terrain de foot FIFA est de 0,7 ha. Donc 14,3 terrains de foot par Monsieur ou par Madame. Est-ce bien raisonnable, quatorze terrains de foot pour chacun d’entre nous, homo erectus?
Et les autres êtres vivants, baleines, scorpions, éléphants, cafards, vaches et moutons, dans tout ça? Trop compliqué? On se laisse un septième jour pour tout revérifier. Repenser et réinstrumenter la planète, pour en faire un paradis. Au purgatoire, les indécis! En enfer, les réfractaires! Oui, on peut le faire. Des arbres, des fleurs, des jardiniers à la main verte, des jardinières géraniums et pétunias au balcon d’un monde en recherche d’identité. Arrive le moment de trouver le financement, évidemment tout cela a un prix. L’inflation, les taux d’intérêts négociés ou imposés, le salaire des joueurs, des stars du stade et des entraîneurs, du moral des supporters, de la prime au vainqueur.
Rien n’est gratuit. Ce qui donne à réfléchir, c’est que depuis que l’histoire s’écrit dans les livres, aucun sapin, aucune forêt, aucune pairie, aucune ortie, aucun orage ou fine pluie, aucune vache dans son alpage, aucun papillon, aucun cigalon, aucun rat des champs, n’ont pour l’heure eu l’idée de présenter à l’homme de grande surface une modeste petite facture.

Pécub