lectures
Notre sélection des beaux jours
«Le Chêne en majesté – De la forêt au vin»,
par Sylvain Charlois et Thierry Dussard, 208 pages,
Editions Flammarion.
Le chêne, roi des forêts
«Un arbre au long cours»: quelle belle définition du chêne, proposée par Sylvain Charlois et Thierry Dussard, auteurs du superbe ouvrage «Le Chêne en majesté» chez Flammarion! L’un des auteurs est forestier – il dirige un groupe familial vieux de deux siècles qui domine l’exploitation du bois de chêne en France – et l’autre journaliste. Associés au photographe Christophe Deschanel, ils ont réalisé un grand livre magnifiquement illustré qui nous fait visiter les chênaies de France avant de disséquer avec finesse la relation entre ce bois magique et les nectars contenus dans les fûts, barriques et autres tonneaux, vins et eaux de vie qui puisent dans cette osmose avec l’arbre cher à saint Louis des arômes incomparables. Cet ouvrage passionnant rend hommage à ce chêne célébré par tant de poètes (on pense à Brassens entre autres) et dont un représentant en Californie daterait de… treize mille ans, ce qui en ferait le plus ancien être vivant de notre planète.
«Planète sel», par Nicolas Auban, 168 pages,
Editions Favre.
Le sel de la Terre
On le sait, il faut éviter de manger trop salé ou trop sucré. Mais n’oublions pas que le sel a toujours représenté une richesse indispensable à l’homme. Des Romains aux Italiens des années 70 encore, son commerce a été strictement surveillé et taxé (on se rappelle qu’en Italie, voilà encore quelques années, le sel s’achetait au bureau de tabac à l’enseigne de Sali e Tabacchi). Mais le sel a aussi façonné des paysages, usé des roches, imprégné des sols: lacs salés, marais, lagunes… Bien entendu, même au fond des mines de Bex, le sel vient toujours de la mer.
Voyageur impénitent et photographe talentueux, Nicolas Auban a réalisé un extraordinaire ouvrage retraçant l’histoire du sel, explorant sa culture et exposant les incroyables beautés des sites qu’il a créés, avec ou sans l’aide des humains. Des destinations de voyage à travers le monde, de – 400 à 4000 mètres d’altitude que le lecteur découvre avec délice, chacun assorti de conseils pratiques pour y accéder.
«Le pouvoir caché des arbres»,
par Thierry Beaufort, 372 pages,
Editions Dauphin.
Arbres bénéfiques
Thierry Beaufort est un ludopédagogue français, qui a découvert la sylvothérapie et en est devenu l’un des praticiens les plus résolus. A travers des ateliers et des sorties en forêt de Fontainebleau, il accompagne des groupes et des entreprises, leur révélant nombre de bienfaits fournis gracieusement par les arbres. Dans son ouvrage «Le pouvoir caché des arbres», il décrit quarante arbres, explique leur symbolique et leurs effets (guérison, dépollution, etc.). Des ateliers sont proposés pour les familles et on découvre même quel est son arbre protecteur selon l’astrologie celtique (rappelons que la Suisse est largement une terre celtique, bien avant la romanisation et la germanisation). Etes-vous (comme moi) natif de l’érable (14 au 23 octobre), ou plutôt de l’orme (12 au 24 janvier)? Dans le premier cas, vous avez «une grande finesse d’esprit» (c’est l’auteur que le dit!); dans le second, vous êtes libre et généreux, la hiérarchie vous pèse mais «votre bonté et votre bonne humeur sont là pour les autres, que vous dynamisez».
«Altitude»,
par Bernard Schouwey, 308 pages,
Editions Favre.
Prendre de la hauteur
C’est à vous élever que vous convie le beau livre photographique de Bernard Schouwey, paru chez Favre il y a quelques mois déjà. Ce photographe suisse spécialisé dans les prises de vue en montagne a réuni plus de quatre cents images de faune, de flore et de paysage, assorties de légendes en français et en anglais. Des renards aux chamois en passant par les grands corbeaux, des gentianes aux edelweiss, de 500 mètres à 4100 mètres, le natif de la vallée de Joux nous offre, en visiteur «humble et respectueux», de partager ses émerveillements.
Des arbres dans la ville – L’urbanisme végétal,
par Caroline Mollie, 256 pages,
Editions Actes Sud.
Des arbres dans la ville
Le livre qu’ont réédité les Editions Actes Sud voilà déjà quelque temps ose poser une vraie question liée à la nature en ville. Certes, les élus et responsables municipaux de toute obédience (surtout s’ils sont de couleur verte) répètent comme un mantra ou une litanie les termes magiques de végétalisation, canopée, îlots de fraîcheur, pleine terre. Mais sait-on vraiment quels arbres planter en territoire urbain et comment le faire? Chacun connaît l’exemple du Jardin de l’Amandolier, route de Chêne à Genève, un espace aménagé par feu le patron du groupe SPG Thierry Barbier-Mueller et offert à la Ville de Genève. Les arbres installés là prospèrent, y compris les fougères (ces dernières non sans mal car il a fallu renouveler plusieurs fois le mélange de terres). Juste à côté, en bordure de route, la Ville de Genève, grande écolo devant l’Eternel, a aussi planté des arbres… qui ont l’air si l’on ose dire de végéter tandis que ceux installés par les professionnels du paysage privés prennent force et vigueur. Caroline Mollie, architecte-paysagiste œuvrant entre autres pour le ministère français de l’Environnement, a rédigé un véritable mode d’emploi que tous ceux qui s’intéressent aux arbres et à l’avenir urbain devraient posséder. Et lire avant de prendre des décisions!