Mobilité sédentaire

Dans l’air comme sur terre, la mobilité devient sédentaire. A la vitesse de la lumière en circuit court, le pied devant l’autre devient leader. Le réchauffement carbonique, et c’est prouvé par la science des évidences, ne supporte pas les avions cyber-soniques, ni les multimilliardaires qui se perdent dans l’espace. L’allocation des ressources naturelles, fossiles ou durables, moralisant les priorités terrestres, le banc public en bois d’arbre se transforme en booster intergalactique.
Les enfants le savent depuis belle lurette: avec les mains, saisir le manche à balai et faire broum-broum pour décoller. Destination Mercure, Vénus, Mars, Saturne, Jupiter, on saute Pluton pour aller plus loin. Zig-zag entre les météorites et les comètes, et puis retour à la maison pour le goûter. Avec tous les trillions de billions gaspillés pour revenir au point de départ, combien de rêves et d’idées sont passés à côté? Couché parmi les fleurs, les oiseaux-pilotes et les insectes extraterrestres, vous n’imaginez pas tous les voyages merveilleux en fusée à imagination. Je reviens de chez Castor et Pollux, j’y ai croisé Andromède, qui m’a dit de bien vous saluer. Demain on a une Big Bang party chez Electre, il y aura Altaïr, une pléiade de Soraya, la grande Talitha et bien entendu Rana la grenouille.
Les pieds sur terre la tête dans les étoiles, on connaît la formule. Elle dit la vraie vérité, celle des joyeux, celle des esprits constructifs, ceux qui s’émerveillent des miracles de la nature. La taupe creuse des galeries, le renard bâtit un terrier, le castor un barrage, l’aigle un nid d’aigle, la fourmi une fourmilière, l’écureuil un cache-noisettes, le cheval son box, le chameau son oasis, la trottinette son trottoir. Pour être heureux sous le ciel étoilé, à l’abri et sans payer de loyer, de qui s’inspirer? Eh bien voyons! De l’escargot et de sa coquille.

Pécub
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