«L’Information immobilière» sur la route des vacances

L’eau, ce précieux liquide source de vie! Alors que les grandes chaleurs commencent, pour le plus grand plaisir d’ailleurs des vacanciers qui se précipitent sur les plages, la revue «L’Information immobilière», publiée par le groupe SPG-Rytz, a choisi de s’intéresser, pour son numéro d’été, aux mille facettes de l’eau. «On craint son abondance comme sa pénurie, constate Richard Malik. Elle apporte la croissance, mais la désolation aussi. Des rois de Sumer aux Mayas et à Léonard de Vinci, il y a bien longtemps que l’humanité a compris que de l’eau dépendait sa survie».
Enjeu économique, enjeu politique, enjeu vital en tout cas, comme le montre l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps. Après le pétrole, observe un spécialiste, Franck Galland, c’est l’eau que ciblent désormais les Etats en guerre, ce qui constitue une manière particulièrement horrible de s’attaquer à la fois à la survie des populations comme à la faune et à la flore d’une région.

Le bonheur selon Luc Ferry

Mais en ce début d’été, «L’Information immobilière» cultive aussi le plaisir de passer d’un sujet à l’autre, avec une sorte de curiosité espiègle et de liberté assumée. «Le bonheur est-il encore une idée neuve en Europe?», se demande le philosophe français Luc Ferry. Le bonheur peut-il être différé, c’est-à-dire repoussé plus ou moins aux calendes grecques, comme une sorte de récompense à venir après une vie d’effort et de privation, ou le bonheur peut être immédiat, dans la logique si contemporaine du «tout et tout de suite». Conservateur et fier de l’être, l’ancien ministre Luc Ferry reconnaît bien sûr le droit au bonheur, mais il plaide aussi pour la valeur du travail et pour une certaine forme de mesure et de sobriété.

Le futur de la voiture électrique

Autre thème très actuel, en relation immédiate avec la sensibilité verte de notre époque, la progression des voitures électriques, qui repoussent peu à peu la domination jusqu’ici sans partage des véhicules à moteur thermique. Mais la voiture électrique est-elle elle-même au-dessus de tout soupçon? Ne provoque-t-elle pas aussi des retombées négatives pour notre environnement?
Docteur en sciences économiques à l’Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), le professeur Emmanuel Hache fait le point de manière rigoureuse et très équilibrée, en montrant les avantages mais aussi les limites de la voiture électrique. Il évoque notamment le problème du prix, qui devrait toutefois baisser assez rapidement selon lui, et de la lenteur de la recharge électrique par opposition à la rapidité du plein d’essence. «A cet égard, je suis optimiste, dit Emmanuel Hache, interviewé par Thierry Oppikofer. L’image de centaines d’automobilistes cherchant tous en même temps à recharger leur batterie peut faire peur, mais c’est compter sans le développement progressif des infrastructures et l’évolution technologique rapide des batteries et des chargeurs. En outre, la multiplication des véhicules électriques représente aussi un outil de gestion intelligente du réseau, la question du stockage étant essentielle pour celui-ci. Par exemple, un véhicule branché, mais non utilisé, constitue une réserve qui permet aux opérateurs de gérer les pics de demande».

Mario Botta, «homme objet»

Toujours proche de l’architecture et du design, qui sont aussi au cœur de son identité, «L’Information immobilière» consacre des portraits à l’Américaine Maya Lin, l’artiste en bâtiment qui a notamment réalisé le célèbre Vietnam Veteran’s Memorial à Washington, il y a quarante ans, et à la paysagiste anglaise Gertrude Jekyll (1843-1932), qui a créé des jardins exceptionnels un peu partout, y compris en Suisse. Le revue se penche aussi sur le travail du fameux architecte tessinois Mario Botta, cet «homme objet» qui ne produit pas seulement des bâtiments mais aussi des chaises, des vases, des montres et des lampes.
«Je suis architecte, pas designer, disait-il récemment lors d’une conférence à l’ECAL, à Lausanne. Je n’ai jamais appris les processus de fabrication, les machines, les pratiques de l’artisanat. Le design est un parent de l’architecture, mais pas l’un de ses éléments structurels. Pour moi, ces objets sont comme de petites architectures». A 80 ans, Mario Botta a gardé toute sa rage créatrice!
Enfin, «L’Information immobilière» présente comme de coutume, dans sa deuxième partie, de nombreuses offres d’objets à louer ou à vendre, appartements ou maisons, résidences de prestige, locaux commerciaux ou industriels, en Suisse et à étranger.

Robert Habel