La violence hante plus que jamais nos sociétés.

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PRESSE IMMOBILIèRE - Edition printanière

«L’Information immobilière»: humour, violence et musées

26 Fév 2025 | Culture, histoire, philosophie

Très éclectique, très varié, avec un grand dossier sur les musées et le problème (presque le mystère) de la violence humaine… Au sommaire de la nouvelle édition de «L’Information immobilière», la revue trimestrielle de la Société Privée de Gérance (SPG), des thèmes et des enjeux au cœur de l’actualité.

Le printemps est bientôt de retour; encore deux ou trois semaines à patienter avant d’en ressentir les premiers frémissements, mais le numéro de printemps de la revue «L’Information immobilière» vient d’ores et déjà de sortir. De l’humour, des dossiers d’actualité, une grande variété de thèmes et de curiosités, des pages consacrées à des offres immobilières, à louer ou à vendre, pour des objets et des biens de toute sorte.
Un peu d’humour, pour commencer, avec la chronique de Philippe Bouvard, toujours aussi subtil et fin à 95 ans passés. Le chroniqueur regarde derrière lui et que voit-il? Des premiers ministres français, une longue, une interminable liste de premiers ministres qui, tous, pendant un court ou moins court instant, se crurent destinés aux plus hautes destinées. Des rêves, des calculs, des déconvenues, des intrigues, toute la comédie humaine racontée par Philippe Bouvard avec un détachement et une espièglerie souverains.
Dans un genre plus sérieux mais étrangement voisin, peut-être parce que la comédie humaine rôde partout, l’ancien ministre français et philosophe Luc Ferry s’intéresse à un drôle de duo: «Dénatalité et vie conjugale». La dénatalité menace les sociétés européennes, à l’opposé des sombres prédictions qui annonçaient jadis, il y a à peine trente ou quarante ans, une incontrôlable explosion démographique, et cette dénatalité résiste jusqu’ici à tout. Pourquoi cette lourde tendance de fond? Quels nouveaux remèdes imaginer? Luc Ferry interroge l’air du temps, à savoir l’évolution des mœurs et des modes de vie; il sollicite aussi Jean-Jacques Rousseau et Montaigne, sans grand succès. Cette dénatalité inquiétante, que le grand historien Pierre Chaunu appelait «la peste blanche», semble impossible à enrayer, comme une donnée de base aux causes insaisissables.

Les musées qui doivent relever aujourd’hui de nouveaux défis. Ci-dessus: le spectaculaire Messner Mountain Museum dessiné par Zaha Hadid, sur les Dolomites dans le Sud-Tyrol.

Aux origines de la violence

Autre grand phénomène, la violence hante plus que jamais nos sociétés. Les êtres humains sont-ils devenus plus violents que jamais? La violence est-elle ressentie plus douloureusement que jadis, comme une sorte de souffrance inacceptable pour des sociétés qui se veulent et se croient apaisées? Docteur en médecine et épidémiologie clinique, Jean-David Zeitoun explique dans une interview passionnante ce que recouvre cette obscure et incontournable réalité qu’est la violence. Auteur d’un livre qui vient de paraître, «Les causes de la violence» (Editions Denoël), il souligne que personne n’aime la violence, qu’elle est rejetée unanimement et qu’elle met d’ailleurs très mal à l’aise, mais qu’elle est toujours là, plus ou moins tapie, plus ou moins contenue. Violence entre individus, violence entre pays… L’envie de paix est ici, les discours de paix sont légion, mais la violence surgit inévitablement avec sa logique terrifiante, sa brutalité, son horreur.
Autre thème, plus civilisé, plus doux, au menu de «L’Information immobilière»: les musées qui doivent relever aujourd’hui de nouveaux défis. Car il ne suffit plus d’être un musée, si imposant et si prestigieux soit-il, il faut encore être attrayant et vivant! En Suisse comme ailleurs, les musées ont le vent en poupe, mais à condition de se réinventer sans cesse: le Guggenheim Abou Dabi, dessiné par Frank Gehry, devrait ouvrir ses portes cette année; le centre Pompidou à Paris est en travaux; à Genève, à Berne ou à Bâle, d’autres musées sont en transformation.
«Tous ces projets sont aussi l’occasion de réfléchir à ce qu’est un musée aujourd’hui, expliquent les auteurs de ce dossier. De simple lieu d’exposition pour se cultiver à l’endroit populaire qu’il est devenu pour se restaurer, lire, boire un verre ou acheter des produits dérivés. Peut-il être encore autre chose? Peut-il enrichir sa relation à sa ville et ses habitants, comme le futur Centre Plaza Cinéma à Genève qui proposera, dès 2026, des chambres d’hôtel avec projection de films incluse? Repenser les musées est aussi un enjeu vital pour ces lieux qui doivent impérativement attirer des visiteurs et surtout les faire revenir».

 

Robert Habel

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