culture & nature
Les sculptures coquines de cAZenave illuminent la Saint-Valentin
L’artiste Bertrand Cazenave, connu sous le nom de cAZenave, célèbre la Saint-Valentin, le 14 février, avec une exposition de ses nouvelles sculptures lumineuses au Casino du Lac, à Genève.
Bertrand Cazenave ne fait rien comme tout le monde. Et c’est tant mieux! Diplômé en droit puis courtier en assurance, il décide, à la quarantaine, de changer radicalement d’orientation professionnelle pour se consacrer à sa passion: la lumière. Plus précisément à la fabrication de lustres et à leur rénovation, un métier qu’il a appris en Italie et qu’il pratique aujourd’hui dans son atelier à Puidoux, dans le canton de Vaud.
Comme tout passionné, Bertrand Cazenave ne s’arrête pas là. «De par mon métier de lustrier, explique-t-il, je récupère beaucoup de matériaux de luminaires anciens: verre de Murano, cristal de Bohème ou Swarovski, bouteilles de parfum ou encore ampoules de forme étrange». Mais aussi des éclats de verre de vitres de voitures, des morceaux de bouteilles abandonnées sur les plages, des billes… Un vrai bric-à-brac. Sauf pour Bertrand Cazenave qui voit dans ces morceaux – «uniquement des choses colorées qui laissent passer la lumière» – un formidable terrain de jeux pour sa créativité.
A partir de ce verre recyclé, l’artiste imagine d’insolites et amusantes petites sculptures lumineuses. «Elles sont originales, à la fois naïves, kitsch et colorées. Mes créations attirent l’attention, on aime ou on déteste, mais elles ne laissent pas indifférent», résume Bertrand Cazenave. Ces objets lumineux non identifiés se parent d’une tête plus ou moins grosse, transparente ou mate, de mini-bras et d’un corps cylindrique ou ovale, un rien potelé… Aucune sculpture ne se ressemble mais toutes ont en commun la couleur, l’audace et la fraîcheur.
Dernièrement – et pour la première fois – Bertrand Cazenave a ajouté des attributs sexuels à ses sculptures qu’il expose à Genève au Casino pour la Saint-Valentin. «L’idée m’est venue lorsque j’ai trouvé des ventouses datant du 19e siècle dont la forme ressemblait à celle d’un sein». Au total: 25 lampes – un peu coquines dont une Vénus, posée sur un socle formé d’une grosse bobine de fils électrique. Le corps, composé d’un tronc d’arbre, affiche deux petits seins tout ronds.
Message écologique
Au-delà de leur dimension purement artistique, les sculptures traduisent l’importance de recycler les déchets. «Je ne me considère pas comme un militant, mais j’ai toujours été exaspéré par le fait qu’en Suisse on jette tout systématiquement. Récemment je suis tombé sur un lot de plusieurs ampoules. J’ai essayé la première, la deuxième, la troisième… Elles fonctionnaient toutes! Je pense que l’on devrait vraiment faire l’effort de davantage recycler».
La dimension durable des œuvres, ainsi que leur style ludique, ont incité des associations, notamment Greenpeace, à se rapprocher de l’artiste. «Mes sculptures ont, entre autres, illustré le Festival des ressources, car elles sont amusantes et plaisent au public».
Labélisées par le Ministère de la culture en France, les sculptures, mais aussi le travail de Bernard Cazenave ont également intéressé les Nations Unies. En 2018, l’artiste avait déjà conçu un lustre monumental composé d’une multitude de déchets, récupérés dans le lac, qui avait été exposé à l’ONU.
Dans une approche didactique, Bernard Cazenave travaille actuellement à un projet d’exposition avec la ville de Morges. «Il s’agirait de présenter dans les vitrines des commerçants une cinquantaine de sculptures, afin de sensibiliser le public au recyclage.».