«Tendres désaccords»: Joane Reymond en duo avec son compagnon.

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Scène estivale en Vieille Ville de Genève

Les arts de la rue se mettent au gazon

6 Juil 2022 | Culture, histoire, philosophie

Place à un univers décalé. Du 5 juillet au 11 août, la terrasse Agrippa d’Aubigné accueille différents spectacles loufoques, tendres et drôles. Dont celui de Joane Reymond, initiatrice de ce festival éclaté qui réunit quatorze compagnies suisses et françaises. Un événement gratuit et tout public.

Nappé de gazon, le site apparaît taillé pour le théâtre de rue. Le festival qui avait fait carton plein l’an dernier sur la terrasse Agrippa d’Aubigné revient aux Genevois avec une programmation renforcée, pour nous régaler tous les mardis et jeudis soir, du 5 juillet au 11 août. Douze soirées, quatorze spectacles: théâtre clownesque, cirque burlesque, performances intrépides, danses, marionnettes portées, magie, improvisations… Autant d’animations théâtrales proposées par une belle palette de compagnies suisses et françaises qui ont pour points communs l’humour, la tendresse, l’absurde et le décalage. Un événement déjanté en Vieille Ville de Genève et «volontairement diversifié», comme explique la comédienne genevoise Joane Reymond, directrice artistique du festival. D’un «Roméo et Juliette» revisité à l’épopée très hip-hop de l’Ulysse d’Homère en passant par un Beethoven en symphonie acrobatique très «vivace», il y en a pour tous les goûts et de quoi combler un tout-public de tous les âges, dès 8 ans.
Amoureuse du théâtre de rue depuis belle lurette, fondatrice en 2010 du festival Gratte-Bitume à Meyrin/GE, créatrice en 1998 de la compagnie Mine de Rien, autant dire que l’organisatrice possédait le bagage nécessaire pour répondre fissa à l’offre de soutien culturel fédéral et cantonal accordé pour deux ans et jusqu’à cette année par la loi Covid. Au total, un budget de 80 000 francs, arrondi par l’apport de Fondations, davantage axé sur les cachets, le gîte et le couvert des artistes que sur la location de matériel. «J’ai veillé à programmer des compagnies aux structures légères, adaptées au site et à la surface herbeuse», souligne Joane Reymond.

Tendres désaccords

En 2020, avec sa série de shows tendres et loufoques, la comédienne avait déjà su convaincre la Ville de Genève, qui l’avait retenue sur appel d’offres dans le cadre du projet «Genève en été». L’an prochain, «il s’agira de repérer les opportunités pour continuer. Une chose est sûre, au vu du succès, le théâtre de rue a un vrai public», dit-elle.
En attendant, elle s’affaire. Le lieu est magnifique, mais ne présente pas que des avantages. «Il n’y a pas d’électricité sur cette scène éphémère. Difficile de tirer des kilomètres de câbles pour pallier ce manque», note Joane Reymond, qui s’est rabattue sur du matériel à batterie. Des jeunes engagés via la «Boîte à boulots» se chargent de l’accueil. Avec des spectacles d’une durée de 45 à 75 minutes, le festival bien orchestré est fin prêt à démarrer. Ne reste plus au public qu’à ne pas oublier couvertures ou chaises pliantes. L’événement No 1 se clôturera sur «Tendres désaccords», un spectacle de la compagnie Mine de Rien, en quelque sorte sauvé des eaux. Programmé en 2020, il avait dû battre en retraite sous l’orage. Le revoilà mené par Joane Reymond et son acolyte, en proie à l’organisation d’un concert déjanté qui brocarde les chamailleries de couple.

 

Viviane Scaramiglia

Arts à la rue
Du 5 juillet au 11 août
Les mardis et jeudis soir à 19h30
Programme et infos en cas de pluie:
www.cie-mine-de-rien.ch